Stade Moulay Abdallah prouesse architecturale et défi d’un stade moderne face aux réalités sociales
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L’inauguration du stade du Complexe sportif Moulay Abdallah de Rabat, entièrement rénové, a marqué un moment fort d’émotion et de fierté nationale. Cadres, ingénieurs, ouvriers, artisans et techniciens ayant contribué à ce vaste chantier ont réservé un accueil chaleureux et empreint de reconnaissance à Son Altesse Royale le Prince Héritier Moulay El Hassan. Par leurs applaudissements et leurs regards enthousiastes, ils célébraient à la fois l’aboutissement d’un projet d’envergure et leur attachement profond à une monarchie séculaire.
Conçu et réalisé exclusivement par des compétences marocaines, le nouveau stade illustre une véritable prouesse en matière de modernisme, de technologie et de rapidité d’exécution, puisque sa reconstruction n’a nécessité que quelques mois. Avec son architecture audacieuse et ses équipements de pointe, l’enceinte a tout pour devenir bien plus qu’un simple lieu de football.
La question de la rentabilisation d’infrastructures sportives d’une telle ampleur reste pourtant au cœur du débat. Certains redoutent qu’elles se transforment en « éléphants blancs », rappelant les critiques formulées à l’époque contre l’autoroute Rabat–Casablanca ou, plus récemment, le TGV Tanger–Casablanca. Des projets qui, après avoir été décriés, sont aujourd’hui plébiscités par la majorité de leurs anciens détracteurs.
À l’international, de nombreux exemples démontrent qu’un stade peut être un moteur économique et culturel lorsqu’il est pensé comme une plateforme multifonctionnelle. Aux États-Unis, le MetLife Stadium (New Jersey) ou encore le Levi’s Stadium (Californie) accueillent aussi bien des matchs de NFL que des concerts, salons et événements d’entreprise. Le Mercedes-Benz Stadium d’Atlanta, inauguré en 2017, est devenu une référence mondiale grâce à sa modularité et à son gigantesque écran circulaire.
En Europe, le Tottenham Hotspur Stadium de Londres a intégré la NFL à son calendrier, en plus des concerts et manifestations diverses. Le Parc Olympique Lyonnais a été pensé comme un véritable village comprenant hôtels, commerces et espaces polyvalents. À Madrid, le Santiago Bernabéu rénové illustre la transformation d’un stade en hub économique et culturel, accueillant spectacles immersifs, expositions et événements d’envergure.
Pour qu’un stade vive au quotidien, il doit s’ouvrir à des usages multiples : concerts et festivals, expositions et salons, événements d’entreprise, sports diversifiés, mais aussi tourisme grâce aux visites guidées ou aux musées. Le Complexe sportif Moulay Abdallah possède toutes les caractéristiques pour s’inscrire dans cette logique.
Au-delà des grandes compétitions footballistiques prévues après 2030, cette enceinte pourrait devenir un centre névralgique de la capitale, accueillant spectacles, événements culturels et activités touristiques. Sa gestion devra être innovante, ouverte à la diversité des usages et inspirée des meilleures pratiques internationales.
Ce défi n’est pas seulement celui d’un stade, mais celui de l’avenir des infrastructures sportives marocaines : les transformer en lieux de vie, génératrices de richesse et de culture, au service de la société. Le Complexe Sportif Prince Moulay Abdallah, joyau d’architecture et de savoir-faire national, a désormais entre ses murs toutes les clés pour prouver que les grands projets marocains ne sont pas des rêves coûteux, mais des leviers de modernité et de développement.
Mais il y a plus urgent, et sans doute plus inquiétant. Le lendemain de l’inauguration historique, l’équipe nationale marocaine recevait au complexe son homologue du Niger. Et déjà, les premiers problèmes sont apparus.
À l’issue du match, la pelouse a été envahie par une horde de spectateurs mal inspirés. L’incident, largement commenté sur les réseaux sociaux, a suscité l’indignation des citoyens. Beaucoup dénoncent ce comportement jugé irresponsable et exigent des sanctions exemplaires contre les fauteurs de trouble.
Cet épisode soulève une question de fond : la conception des nouveaux stades, qui laisse un accès plus direct entre tribunes et pelouse, n’est-elle pas un pari risqué dans un contexte où la ferveur du public peut rapidement tourner à la violence ? Au Maroc, où chaque match mobilise déjà un dispositif policier conséquent, l’absence de barrières infranchissables pourrait s’avérer une erreur architecturale aux conséquences lourdes.
Car si les supporters de l’équipe nationale sont généralement considérés comme dociles, qu’en sera-t-il lorsque ces enceintes accueilleront les grands clubs du Royaume, connus pour l’extrême passion souvent débordante de leurs publics ?
À cela s’ajoutent des incivilités relevées et décriées en ligne : des spectateurs se ruant sur le buffet avant la mi-temps, d’autres se bousculant aux sorties mal organisées, sans compter les gradins laissés dans un état déplorable, jonchés de détritus. De quoi gâcher la fête par ceux-là mêmes qui devaient l’honorer.
Ainsi, le défi à relever est double : il concerne à la fois l’excellence architecturale et technologique de l’infrastructure, mais aussi la gestion humaine et sociale qui doit l’accompagner pour que cet écrin devienne un véritable lieu de rassemblement convivial et sécurisé. La réussite du Complexe sportif Moulay Abdallah ne se mesurera pas uniquement à la qualité de ses gradins ou de sa pelouse, mais aussi à sa capacité à incarner une passion responsable, un exemple de civisme et un catalyseur d’unité nationale autour des valeurs du sport.
En ce sens, ce stade ne peut être qu’un tremplin vers une nouvelle ère pour le sport marocain, une ère où modernité rime avec responsabilité, où infrastructure rime avec inclusion, et où la fête sportive toujours rester un moment de joie partagée et d’honneur collectif.
**La réussite architecturale du stade Moulay Abdallah est indéniable. Mais son avenir se jouera moins dans la beauté de ses lignes que dans la discipline de ses publics et la rigueur de sa gestion. Un stade peut être un joyau national ; il ne doit jamais devenir un miroir de nos dérives collectives.**
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Moroccan Policy in Africa: An Engaged and Unifying Dynamic
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Under the reign of His Majesty King Mohammed VI, Morocco pursues a proactive and inclusive African policy aimed at strengthening its economic, political, social, and cultural ties with the continent. This strategy favors pragmatic bilateralism, promoting African economic integration, south-south cooperation, and strategic partnerships. Agreements have been signed with over 40 African countries. Morocco’s return to the African Union in 2017 marked a major turning point in this strategy and became a true accelerator. The Kingdom is also interested in the African Continental Free Trade Area (AfCFTA) as a growth driver.
Among key projects in this perspective is the Nigeria-Morocco gas pipeline, stretching 5,600 km. It will connect West Africa to North Africa and transport around 30 billion cubic meters of natural gas per year. It will improve energy access for no less than 400 million people across 13 countries. This project fits within Morocco's energy transition strategy. Estimated at more than 25 billion dollars, it heralds major benefits for energy security and regional development through complementarity.
Morocco is also strongly committed to education and skills training, offering nearly 15,000 scholarships annually to students from 49 countries. About 20,000 African students are welcomed each year in fields such as engineering, medicine, finance, and social sciences, thanks to the Moroccan Agency for International Cooperation (AMCI). This ambitious program aims to train a new generation of leaders and strengthens scientific and cultural exchanges.
The Moroccan economy is well established in Africa, with over 1,000 companies active in banking, real estate, telecommunications, agriculture, and infrastructure sectors. Attijariwafa Bank, BMCE Bank of Africa, and Groupe Banque Populaire operate in more than 26 countries, generating hundreds of millions of dirhams in Sub-Saharan Africa. These institutions, with 45 subsidiaries and 4 branches, realize about 23% of their turnover on the continent, facilitating project financing and regional financial integration. Wafa Assurance and the Saham Group also strengthen this presence in numerous countries.
The Moroccan health system, known for its modern infrastructure and skilled personnel, attracts thousands of Africans annually for various treatments, reinforcing human ties. Morocco also develops projects in sustainable agriculture, renewable energy, vocational training, and infrastructure, supported by the Mohammed VI Foundation for Sustainable Development. More than 60% of Moroccan foreign direct investment (FDI) targets Africa.
Morocco’s trade with Africa remains modest compared to its total foreign trade: around 7 to 8%. However, this margin for growth is very large and promising. Trade volumes have significantly increased. In 2023, total trade volume between Morocco and African countries reached 52.7 billion dirhams, representing a 45% rise compared to 36 billion dirhams in 2013, with an average annual growth of about 10%.
Maroc Telecom, active in 10 countries, serves approximately 54 million customers, contributing to digital integration. Groups such as Ynna Holding, Alliances, and Addoha lead major projects in several countries, notably housing and hospital construction.
In agriculture, OCP Africa operates in 18 countries, training over 1.5 million farmers and providing fertilizers tailored to local soils and farming types. Its Agribooster program facilitates access to inputs, financing, and markets, boosting productivity and food security. OCP also invests in fertilizer blending and storage units across several countries and collaborates on innovative projects with USAID and the World Bank, including green ammonia production.
SOMAGEC, a major Moroccan port operator, carries out projects in Equatorial Guinea, Senegal, Mauritania, Benin, and Djibouti, employing thousands. Africa Motors, a subsidiary of Auto Hall, develops automotive production and distribution in partnership with Dongfeng for several African markets.
Sport is also a cooperation lever: the Royal Moroccan Football Federation has signed more than 43 partnerships with African federations.
Through its companies and projects, Morocco consolidates its key role in African development, based on solidarity, economic integration, and shared prosperity, eliciting both jealousy and recognition.
Moroccan cooperation in Africa is a strategic pillar built on sharing expertise, economic development, and strengthening cultural ties. Thanks to its geographic and historic positioning, Morocco plays a major role in regional integration, supporting infrastructure, training, and innovation projects. This cooperation is characterized by a lasting commitment to promote peace, security, and sustainable development across Africa. The proposed opening-up of the Sahel countries through the future port of Dakhla will undoubtedly accelerate this integration for the benefit of hundreds of millions of Africans.
The idea to build ports like Dakhla relies heavily on Morocco’s strategic geography. This is evident on the map: Morocco has a coastline of over 3,500 km, facing Europe, West Africa, and the Americas. Dakhla, in particular, lies halfway between Europe and Sub-Saharan Africa, making it a natural maritime waypoint. Morocco’s Atlantic coast is on the route linking the Mediterranean (via Gibraltar) to West Africa and the Americas, capturing a portion of global logistic flows. Morocco is less than 15 km from Europe at Gibraltar and simultaneously connected to West Africa. The port of Dakhla fits this logic: serving as a logistical and industrial hub between the two continents. The Dakhla area offers favorable natural conditions: deep waters and low swell, allowing the construction of a port capable of accommodating large ships, a rarity on the West African coast.
With the Continental Free Trade Area, a port like Dakhla will allow Morocco to be an entry point for commercial flows to West Africa and beyond to Mali, Niger, Senegal, Côte d’Ivoire, and more.
Morocco has understood this, as have its African partners. The future will be bright, hand in hand.
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Green March, Algerian Plots, and International Diplomacy: The Sahara at the Heart of Contemporary History
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The Moroccan Sahara, which became a Spanish colony in 1884, was liberated following the Green March, an unprecedented peaceful mobilization initiated by King Hassan II. The Kingdom had grown weary of the fruitless démarches undertaken at the UN before the Fourth Committee since its independence. Once the advisory opinion of the International Court of Justice was obtained, recognizing the existence, at the time of colonization, of legal ties of allegiance between the Sultan of Morocco and the tribes living in the Sahara territory, Morocco took action.
From November 6 to 9, 1975, 350,000 volunteers, armed only with the Quran and the national flag, marched toward the Sahara, symbolizing the popular will to reintegrate this territory, historically an integral part of Morocco’s sovereignty, just as the part attached by France to postcolonial Algeria. Several citizens from various nations took part in this epic.
Since Kadhafi and Boumediene viewed this liberation, which reinforced Hassan II’s stature in Africa and worldwide, with hostility, they sponsored the Polisario, a movement claiming to liberate a supposed Sahrawi people. Quickly, the Polisario was heavily armed and supported by the pro-Soviet and communist regimes of the time, in the name of peoples’ liberation. The term “Spanish Sahara” disappeared, and even “Moroccan Sahara” vanished from discourse. Through clever propaganda, the duo imposed a new terminology: “Western Sahara.” In reality, Algeria sought to remove from the border dispute with the Kingdom the part of the Sahara it occupies.
It must be recalled that during colonization, some areas of the Sahara were administratively attached to French Algeria. These originally Moroccan territories, called by France the “Southern Territories,” were not part of the three traditional Algerian departments: Algiers, Oran, and Constantine, but were under military administration. They were gradually taken from the Sharifian Empire’s territory.
From 1902, these "Southern Territories" grouped several Saharan regions under French military control. This special arrangement lasted until 1957, when departmentalization was extended, but the Sahara remained under distinct management. These areas, administered within French Algeria, included all the regions now forming part of the Algerian Sahara. Morocco, refusing to negotiate border issues with France, had an agreement with the Algerian government-in-exile for the restitution of these zones after independence. Those who took power in Algiers at liberation dismissed the agreement outright.
Thus, from 1975 onwards, a war, logistically supported by Kadhafi, Boumediene, Cuba, and others, was waged against Morocco, which was caught off guard by the enemy's army size. The UN then intervened, claiming to maintain peace in the region. True peace was only achieved in 1991 when Morocco reversed the power balance and captured thousands of Algerian soldiers and officers, including the well-known Said Chengriha. They were released thanks to mediation by Egypt, led by Hosni Mubarak, himself a former prisoner of the Moroccan army in 1963, sent by President Anwar Sadat, and above all due to Hassan II’s generosity, who never wanted to humiliate his defeated neighbor.
The UN then created the United Nations Mission for the Referendum in Western Sahara (MINURSO), with Morocco providing a demilitarized zone for its operation. Several envoys of the Secretary-General succeeded each other with the mission of bridging positions. All failed because in this matter, there is mostly bad faith, jealousy, intent to harm, and financial interests. In short, an artificial conflict. All resigned and went on to enjoy peaceful retirements.
Since France abandoned Algeria to its fate, North Africa has never been peaceful. There was the Sand War against Morocco, led by Algeria and a coalition of Arab military regimes, and also the Algerian military invasion from the east where part of the Tunisian Sahara was taken. Hassan II told De Gaulle at the time that Algeria would become Africa’s cancer. This country was built on the blood of its martyrs, but their sacrifice was usurped by a military junta that endures and revels in perpetuating conflicts, notably regarding Morocco’s southern territories and, recently, with Mali.
The last UN mediator, Staffan De Mistura, perhaps facing a deadlock, reportedly proposed an anachronistic solution: partition of the territory between Morocco and the Polisario. An idea that ignores the political, legal, and diplomatic reality, now largely consolidated in favor of Morocco. One wonders on which foot he got up that day. He could not have ignored that Morocco will never accept partition nor the establishment of a country under Algeria’s influence on its southern flank. Already forced to recognize Mauritania, Morocco will not make the same mistake again.
Staffan De Mistura’s idea is totally out of step with international consensus. Three permanent members of the Security Council, the United States, France, and the United Kingdom, Spain, the former occupying power, as well as nearly 120 other countries, have officially recognized Moroccan sovereignty over "Western Sahara." Some have even established consulates there. This support is no accident but the result of a coherent diplomatic strategy, recognition of the Kingdom’s right to defend its territorial integrity, and successful efforts to integrate these provinces in a perspective of development and regional stability.
Boutros Massad, special advisor to President Trump, unequivocally reminded Mr. Staffan De Mistura that only the Moroccan solution is acceptable.
Proposing a partition amounts to circumventing this consensus by giving credit to a “mercenary” movement composed largely of foreigners and supported exclusively by Algeria. Rather than fostering peace, this approach perpetuates the status quo and risks a direct conflict between Morocco and Algeria, weakening the UN’s legitimacy as guarantor of respect for international law.
Morocco has presented a credible alternative to this artificial conflict. Initiated in 2007, this project offers inhabitants wide political, administrative, and economic autonomy under Moroccan sovereignty. This is already the case: almost all administrative and representative responsibilities are in their hands.
The Polisario today faces a decisive turning point: accept this plan and hope to play a role, yet to be clarified, or reject the offer and risk isolation and disappearance without political gain. As for Algeria, it has already lost everything: billions of dollars and a losing cause. Its leaders will have to answer to the Algerian people.
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La politique marocaine en Afrique : une dynamique engagée et fédératrice...
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Le Maroc, sous le règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, mène une politique africaine volontariste et inclusive, visant à renforcer ses liens économiques, politiques, sociaux et culturels avec le continent. Cette stratégie privilégie un bilatéralisme pragmatique, favorisant l’intégration économique africaine, la coopération sud-sud et des partenariats stratégiques. Des accords ont été signés avec plus de 40 pays africains. Le retour du Royaume à l’Union africaine en 2017 a quant à lui marqué un tournant majeur dans cette stratégie et devenu un véritable accélérateur. Le Maroc s’intéresse aussi à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) comme relais de croissance.
Parmi les projets clés dans cette perspective, le gazoduc Nigeria-Maroc, long de 5 600 km. Il reliera l’Afrique de l’Ouest à celle du Nord, et transportera quelques 30 milliards de m³ de gaz naturel par an. Il améliorera l’accès à l’énergie pour pas moins de 400 millions de personnes dans 13 pays. Il s’inscrit dans la stratégie marocaine de transition énergétique. Estimé à plus de 25 milliards de dollars, ce projet apporte des retombées majeures pour la sécurité énergétique et le développement régional dans la complémentarité.
Le Maroc s’engage aussi fortement dans l’éducation et la formation des compétences, offrant chaque année près de 15 000 bourses à des étudiants de 49 pays. Environ 20 000 étudiants africains sont accueillis annuellement, dans des domaines tels que ingénierie, médecine, finance ou sciences sociales, grâce à l’Agence Marocaine de Coopération Internationale (AMCI). Ce programme ambitieux se veut former une nouvelle génération de cadres et renforce les échanges scientifiques et culturels.
L’économie marocaine est pour sa part bien implantée en Afrique avec plus de 1 000 entreprises actives dans les secteurs bancaire, immobilier, télécom, agriculture et infrastructures. Attijariwafa Bank et BMCE Bank of Africa ou encore le Groupe Banque Populaire, sont présents dans plus de 26 pays, générant des centaines de millions de dirhams en Afrique subsaharienne. Ces institutions, avec 45 filiales et 4 succursales, réalisent environ 23% de leur chiffre d’affaires sur le continent, facilitant le financement des projets et l’intégration financière régionale. Wafa Assurance et le groupe Saham renforcent également cette présence dans de nombreux pays.
Le système de santé marocain, reconnu pour ses infrastructures modernes et son personnel compétent, attire chaque année des milliers d’Africains pour des soins divers, renforçant les liens humains. Le Maroc développe aussi des projets dans l’agriculture durable, les énergies renouvelables, la formation professionnelle et les infrastructures, soutenus par la Fondation Mohammed VI pour le Développement Durable. Plus de 60 % des IDE marocains sont dirigés vers l’Afrique.
Les échanges commerciaux du Maroc avec l’Afrique restent encore modestes par rapport à ses échanges totaux : environ 7 à 8 % du commerce extérieur marocain. La marge de progression est très grande et prometteuse. Ces échanges ont fortement progressé. En 2023, le volume total des échanges commerciaux entre le Maroc et les pays africains s’est élevé à 52,7 milliards de dirhams. Cela représente une croissance de 45 % par rapport à 2013, où ce volume était de 36 milliards de dirhams avec une croissance annuelle moyenne d’environ 10%.
Maroc Telecom, présent dans 10 pays, dessert environ 54 millions de clients et contribue à l’intégration numérique. Des groupes comme Ynna Holding, Alliances ou Addoha mènent des projets majeurs dans plusieurs pays, notamment la construction de logements et de centres hospitaliers.
En agriculture, OCP Africa opère dans 18 pays, formant plus d’1,5 million d’agriculteurs et fournissant des engrais adaptés aux terres et types d'agricultures locales. Son programme Agribooster facilite l’accès aux intrants, financements et marchés, stimulant la productivité et la sécurité alimentaire. OCP investit aussi dans des unités de mélange et de stockage d’engrais dans plusieurs pays et collabore à des projets innovants avec USAID et la Banque mondiale, notamment dans la production d’ammoniac vert.
SOMAGEC, acteur portuaire marocain majeur, réalise des projets en Guinée équatoriale, au Sénégal, en Mauritanie, au Bénin et à Djibouti, employant des milliers de personnes. Africa Motors, filiale d’Auto Hall, développe la production et la distribution automobile en partenariat avec Dongfeng pour plusieurs marchés africains.
Le sport est également un levier de coopération: la Fédération Royale Marocaine de Football a signé plus de 43 partenariats avec des fédérations africaines.
À travers ses entreprises et projets, le Maroc consolide son rôle clé dans le développement africain, fondé sur la solidarité, l’intégration économique et la prospérité partagée, suscitant jalousie et reconnaissance.
La coopération marocaine en Afrique est un pilier stratégique fondé sur le partage d’expertise, le développement économique et le renforcement des liens culturels. Grâce à son positionnement géographique et historique, le Maroc joue un rôle majeur dans l’intégration régionale, en soutenant des projets d’infrastructures, de formation, et d’innovation. Cette coopération se caractérise par un engagement durable visant à promouvoir la paix, la sécurité et le développement durable sur le continent africain. Le désenclavement proposé pour les pays du Sahel, par le recours au futur port de Dakhla va sans doute aucun davantage accélérer l'intégration recherchée à l'avantage des centaines de millions de pays africains.
L’idée de construire des ports comme celui de Dakhla s’appuie beaucoup sur la géographie stratégique du Maroc. C’est un atout qui saute aux yeux quand on regarde la carte. Le Maroc dispose d’un littoral de plus de 3 500 km, tourné à la fois vers l’Europe, l’Afrique de l’Ouest et l’Amérique. Dakhla, en particulier, se situe à mi-chemin entre l’Europe et l’Afrique subsaharienne, ce qui en fait un point d’escale maritime naturel. La côte atlantique marocaine se trouve sur la voie qui relie la Méditerranée (via Gibraltar) à l’Afrique de l’Ouest et à l’Amérique. Cela permet de capter une partie des flux logistiques mondiaux. Le Maroc est à moins de 15 km de l’Europe à Gibraltar et en même temps relié à l’Afrique de l’Ouest. Le port de Dakhla s’inscrit dans cette logique : servir de hub logistique et industriel entre les deux continents. La zone de Dakhla offre des conditions naturelles favorables: eaux profondes et faible houle permettant de construire un port capable d’accueillir de grands navires, ce qui est rare sur la côte ouest-africaine.
Avec la Zone de libre-échange continentale africaine, un port comme Dakhla permettra donc au Maroc d’être une porte d’entrée des flux commerciaux vers l’Afrique de l’Ouest et au-delà vers le Mali, le Niger, le Sénégal, la Côte d’Ivoire et plus.
Le Maroc a compris, les partenaires africains aussi. L'avenir sera radieux main dans la main.
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Marche verte, complots algériens et diplomatie internationale : le Sahara au cœur de l’histoire contemporaine
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Le Sahara marocain, devenu colonie espagnole en 1884, a été libéré suite à la Marche verte, une mobilisation pacifique inédite initiée par le Roi Hassan II. Le Royaume s'était lassé des démarches infructueuses entreprises à l’ONU devant la 4e Commission, depuis son indépendance. Une fois l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice obtenu, reconnaissant l’existence, au moment de la colonisation, de liens juridiques d’allégeance entre le Sultan du Maroc et les tribus vivant sur le territoire du Sahara, le Maroc passa à l’action.
Du 6 au 9 novembre 1975, 350 000 volontaires, armés uniquement du Coran et du drapeau national, ont marché vers le Sahara, symbolisant la volonté populaire de réintégrer ce territoire historiquement partie intégrante de la souveraineté du Maroc, tout comme la partie rattachée par la France à l’Algérie postcoloniale. Plusieurs citoyens de diverses nations participèrent à cette épopée.
Comme Kadhafi et Boumediene voyaient d’un mauvais œil cette libération qui renforçait l’aura de Hassan II en Afrique et dans le monde, ils sponsorisèrent le Polisario, un mouvement de soi-disant libération d’un prétendu peuple sahraoui. Très vite, le Polisario fut lourdement armé et soutenu par les régimes prosoviétiques et communistes de l’époque, au nom de la libération des peuples. On ne parla plus du Sahara espagnol encre moins de Sahara marocain. Par une habile propagande, le tandem imposa une nouvelle terminologie: le Sahara «occidental». En réalité, l’Algérie chercha ainsi à soustraire la partie du Sahara qu’elle occupe du problème frontalier avec le Royaume.
Il faut rappeler que sous colonisation, certaines zones du Sahara furent administrativement rattachées à l’Algérie française. Ces territoires marocains à l'origine, appelés par la France «Territoires du Sud», ne faisaient pas partie des trois départements traditionnels d’Algérie: Alger, Oran et Constantine, mais dépendaient de l’administration militaire. Ils avaient été arrachés petit à petit au territoire de l’Empire chérifien.
À partir de 1902, ces «Territoires du Sud» regroupaient plusieurs régions sahariennes sous contrôle militaire français. Cette organisation spéciale dura jusqu’en 1957, date à laquelle la départementalisation fut étendue, mais le Sahara resta sous gestion distincte. Ces zones administrées dans le cadre de l’Algérie française comprenaient toutes les régions aujourd’hui intégrées au Sahara algérien. Le Maroc, refusant de négocier la question des frontières avec la France, avait passé un accord avec le gouvernement algérien en exil pour une restitution des dites zones après l’indépendance. Ceux qui prirent le pouvoir à Alger à la libération rejetèrent l'accord d’un revers de main.
Dès 1975 donc, une guerre, soutenue logistiquement par Kadhafi, Boumediene, Cuba et d’autres, fut menée contre un Maroc surpris par l’ampleur de l’armée ennemie. L’ONU intervint alors, prétextant maintenir la paix dans la région. Celle-ci ne fut véritablement obtenue qu'en 1991, lorsque le Maroc renversa le rapport de force et captura des milliers de soldats et officiers algériens, dont le bien connu Said Chengriha. Ils seront libérés grâce à la médiation de l’Égypte menée par Hosni Moubarak lui même ancien prisonnier de l'armée marocaine en 1963, dépêché par le président Anouar Sadate, et surtout à la générosité de Hassan II qui n’a jamais voulu humilier son voisin vaincu.
L’ONU créa alors la Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara Occidental, le Maroc mit à sa disposition une zone démilitarisée. Plusieurs envoyés du Secrétaire général vont se succéder avec pour mission de rapprocher les positions. Tous ont failli car dans cette affaire, il y a surtout mauvaise foi, jalousie, volonté de nuire et intérêts financiers. Bref un conflit artificiel. Tous ont démissionné et sont partis profiter d’une retraite paisible.
Depuis que la France abandonna l’Algérie à son sort, l’Afrique du Nord n’a jamais été tranquille. Il y eut la guerre des Sables contre le Maroc, menée par l'Algérie et une coalition de régimes militaires arabes et il y eu aussi l’invasion militaire algérienne côté Est où une partie du Sahara tunisien fut prise. Hassan II disait alors à De Gaulle que l’Algérie allait devenir le cancer de l’Afrique. Ce pays s’est construit sur le sang de ses martyrs mais leur sacrifice fut spolié par une junte militaire qui perdure et se délecte à perpétuer des conflits, notamment celui autour des territoires marocains du sud et tout récemment avec le Mali.
Le dernier médiateur des Nations unies, Staffan De Mistura, sans doute face à une impasse, aurait proposé une solution anachronique: la partition du territoire entre le Maroc et le Polisario. Une idée qui ignore la réalité politique, juridique et diplomatique, aujourd’hui largement consolidée en faveur du Maroc. On se demande sur quel pied s’est il levé ce jour-là. Il ne pouvait ignorer que le Maroc n’acceptera jamais la partition ni l’établissement d’un pays à la solde d’Alger sur son flanc sud. Déjà contraint de reconnaître la Mauritanie, il ne refera plus la même erreur.
L’idée de Staffan De Mistura est en total décalage avec le consensus international. Trois membres permanents du Conseil de sécurité: États-Unis, France et Grande-Bretagne, l’Espagne ancienne puissance occupante, ainsi que près de 120 autres pays, ont reconnu officiellement la souveraineté marocaine sur le Sahara "occidental". Certains y ont même installé des consulats. Ce soutien n’est pas un hasard, mais le fruit d’une stratégie diplomatique cohérente, d’une reconnaissance du droit du Royaume à défendre son intégrité territoriale et des efforts réussis pour intégrer ces provinces dans une perspective de développement et de stabilité régionale.
Boutros Massad conseillé spécial du président Trump vient rappeler à l'ordre sans ambiguïté sieur Staffan. Seule la solution marocaine est envisageable.
Proposer une partition revient à contourner ce consensus en donnant crédit à un mouvement «mercenaire», composé largement d’étrangers et soutenu exclusivement par l’Algérie. Plutôt que de favoriser la paix, cette approche perpétue le statu quo et risque un conflit direct entre le Maroc et l’Algérie, affaiblissant la légitimité de l’ONU, garante du respect du droit international.
Le Maroc a présenté une alternative crédible à ce conflit artificiel. Initié en 2007, ce projet offre aux habitants une large autonomie politique, administrative et économique sous souveraineté marocaine. C’est déjà le cas: la quasi-totalité des responsabilités, administratives ou représentatives, est entre leurs mains.
Le Polisario se trouve aujourd’hui à un tournant décisif : accepter ce plan et espérer jouer un rôle, encore à préciser, ou refuser l’offre et risquer isolement et disparition sans gain politique. Quant à l'Algérie elle a déjà tout perdu: milliards de dollars et cause saugrenue. Ses dirigeants vont devoir en rendre compte au peuple algérien.
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Back to School: Economic Burden for Families and Multiple Uncertainties
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At the dawn of a new school year, an immutable reality haunts the many families concerned: the exorbitant cost of supplies and services related to education. They prepare to spend sometimes unreasonable amounts even before their children step through the school door, at all levels. The rising cost of back-to-school goes beyond just notebooks and textbooks: it extends to a set of essential or superfluous items that significantly increase the bill.
There is a consensus around the financial burden of the school bag, a real headache. The average budget allocated per family for school supplies often exceeds 1500 dirhams. This figure rises even more when including uniforms, when required, transport costs, registration fees, and tuition for private schools. In some large cities, the total cost can exceed 3000 dirhams per child, a considerable economic weight for many families.
But the problem is not only the high cost. The heaviness of the school bag, often cited, illustrates inflation not only financial but also material. Children’s backs and developing musculature are put under strain, raising many health concerns. Beyond the essentials—notebooks, pens, calculators, etc.—the supply lists frequently include superfluous items, often imposed by schools for unexplained reasons. These excessive demands weigh down the school bag and complicate students’ daily lives without real educational justification.
In reality, we also face a system out of sync with parents' expectations and, by extension, the country’s. Some school content is outdated and problematic. Textbooks, another major expense, fail to evolve at the pace of the modernity that parents and children themselves aspire to. The modernization the country aims for is also undermined. Many families denounce persistent errors, mistakes, and content poorly adapted to modernity and their aspirations. Announced reforms, generally poorly conceived, have no impact and have always been ineffective. Criticism abounds both pedagogically and substantively: teaching materials struggle to engage students in stimulating and innovative learning. This is a major reason for the large dropout rates observed every year, and for a long time.
Another recurring flaw is that, once again, the school start will be unequal: luxury for some, sacrifice for others. Officially, the school start often looks like an idyllic photo album where everything seems perfect. Yet, for the majority, it is far from a moment of excitement as it should be. Faced with an overly large educational budget, difficult choices must be made: pay rent or tuition, buy textbooks, or ensure family sustenance. These contradictions reflect a profound social divide. In short, Morocco at two speeds, denounced by His Majesty the King in the 26th Throne Speech.
For many parents, school remains a theoretical right, sometimes without interest, especially in rural areas. In reality, it begins with debt that weighs heavily on daily life and sometimes jeopardizes the children's very future. This paradox, far from resolving, repeats every year, without significant measures from public authorities to lighten the burden, except for measures such as distributing school bags with a short lifespan and very meager financial aid.
The quality of teachers has also increasingly raised concern for several years, especially since the so-called contract-based recruitment among unemployed degree holders was "invented," often struggling to find stable employment elsewhere. This situation has led to a qualitative decline in teaching, where many teachers are more occupied with union and social claims than with their primary mission: to instruct and transmit knowledge. The number of strike days is staggering.
This contractual dynamic, far from improving the educational system, sometimes fosters instability and demotivation. Moreover, it is regrettable to note increased politicization among some teaching circles, with ideologies infiltrating beyond the pedagogical framework. These trends, often aimed at the systematic contestation of the established order, harm a serene school climate and compromise the necessary neutrality of any teaching. Children bear the cost.
Thus, more than a simple issue of training or skills, the challenge posed by the quality of teachers in Morocco highlights the need for a global and courageous reform, combining improved recruitment conditions, serious academic and ongoing training, and a clear separation between politics and education. Without this, Moroccan schools risk losing even more effectiveness and credibility, to the detriment of students and the country's future.
Education should not rely on the financial endurance, patience, or indifference of families, but on a coherent educational and social policy. A policy based on a clear projection of what the Moroccan citizen should be at a precise horizon. It is essential that the State and sector actors collaborate to limit costs imposed on families: reviewing supply lists to eliminate the superfluous, improving the quality and relevance of textbooks, further developing support for low-income families, deducting school-related expenses from taxes, without evading the issue of content and teacher competencies.
The "price" of this school start is measured not only in dirhams but in the social divide it deepens, in the inequalities it maintains. The real obstacle to education lies in teacher competence, in curricula, and at the bookstore checkout where families must pay for their children to have even a chance to succeed.
The school start is a serious matter requiring collective awareness and concrete actions to ensure that every child, regardless of family income, can access a dignified education. The time is for reform in practice, not just in speeches and postures. School is the only tool to reduce differences, guarantee social ascension, and ensure a bright future for the entire country, at a single speed.
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Rentrée scolaire : fardeau économique pour les familles et incertitudes multiples...
207
À l’aube d’une nouvelle rentrée scolaire, une réalité immuable revient hanter les très nombreuses familles concernées: le coût exorbitant des fournitures et services liés à l’éducation. Elles s’apprêtent à dépenser des sommes parfois déraisonnables avant même que leurs enfants ne franchissent le seuil de l’école, à tous les niveaux. le gonflement du prix de la rentrée ne se limite pas aux seuls cahiers et manuels: il s’étend à un ensemble d’éléments indispensables ou superflus qui alourdissent la facture de manière significative.
L’unanimité est faite autour du poids financier du cartable, un véritable casse-tête. Le budget moyen alloué par famille pour les fournitures scolaires dépasse souvent les 1500 dirhams. Ce chiffre augmente encore quand on intègre l’uniforme, lorsque il est exigé, les frais de transport, les droits d’inscription et les mensualités des établissements privés. Dans certaines grandes villes, le coût total peut dépasser les 3000 dirhams par enfant, soit un poids économique considérable pour de nombreuses familles.
Mais le problème ne réside pas uniquement dans ce coût élevé. La lourdeur du cartable, souvent citée, illustre une inflation non seulement financière, mais aussi matérielle. Le dos des enfants et leur musculature en devenir sont mis à rude épreuve, suscitant beaucoup d'inquiétudes en matière de santé. Au-delà des indispensables: cahiers, stylos, calculatrices, etc., les listes de fournitures incluent trop fréquemment des articles superflus, souvent imposés par les écoles pour des raisons inexpliquées. Ces demandes excessives alourdissent le cartable et complexifient le quotidien des élèves, sans réelle justification pédagogique.
Nous sommes en réalité aussi devant un système en décalage avec les attentes des parents et, par extension, du pays. Certains contenus scolaires sont obsolètes et problématiques. Les manuels scolaires, autre élément majeur de la dépense, sont loin d’évoluer au rythme des besoins actuels de la modernité à laquelle aspirent les parents et les enfants eux-mêmes. La modernisation que le pays ambitionne est également mise à mal. De nombreuses familles dénoncent la persistance d’erreurs, de fautes et de contenus peu adaptés à la modernité et à leurs aspirations. Les réformes annoncées, généralement mal inspirées, sont sans impact et ont toujours été inefficaces. Les critiques fusent tant sur le plan didactique que sur le fond : les supports pédagogiques peinent à engager les élèves dans un apprentissage stimulant et innovant. C’est l’une des raisons majeures de la grande déperdition des effectifs observée chaque année, et ce depuis longtemps déjà.
L’autre tare qui se répète est que, encore une fois, la rentrée sera inégale: luxe pour certains, sacrifice pour d’autres. Officiellement la rentrée scolaire ressemble bien souvent à un album photo idyllique où tout semble parfait. Pourtant, pour une majorité, elle est loin d’être un moment d’enthousiasme, comme elle devrait l’être. Face à un budget éducatif trop important, des choix cornéliens s’imposent: payer le loyer ou la scolarité, acheter des manuels ou assurer la subsistance de la famille. Ces contradictions traduisent une fracture sociale profonde. En somme, le Maroc à deux vitesses, dénoncé par Sa Majesté le Roi dans le 26e discours du Trône.
Pour nombre de parents, l’école reste un droit théorique, parfois sans intérêt, notamment en milieu rural. En réalité, elle commence par un endettement qui pèse lourd sur le quotidien et compromet parfois l’avenir même des enfants. Ce paradoxe, loin de se résorber, se répète chaque année, sans mesures significatives de la part des pouvoirs publics pour alléger la charge, si ce n’est par des mesures telles que la distribution de cartables d'une durée de vie anecdotique et une aide financière bien maigre.
Le niveau des enseignants suscite aussi depuis plusieurs années une inquiétude croissante, notamment depuis qu’a été "inventé" le recrutement par contrat parmi des diplômés licenciés, souvent en difficulté pour trouver un autre emploi stable. Cette situation a mené à une dégradation qualitative de l’enseignement, où de nombreux enseignants se retrouvent davantage préoccupés par des revendications syndicales et sociales que par leur mission première: instruire et transmettre le savoir. Le nombre de jours de grève est hallucinant.
Cette dynamique contractuelle, loin d’améliorer le système éducatif, semble parfois favoriser une forme d’instabilité et de démotivation. Par ailleurs, il est regrettable de constater une politisation accrue dans certains milieux enseignants, avec une infiltration d’idéologies qui dépassent le cadre pédagogique. Ces tendances, souvent orientées vers la contestation systématique de l’ordre établi, nuisent à un climat scolaire serein et compromettent l’exigence de neutralité nécessaire à tout enseignement. Les enfants en paient le prix.
Ainsi, plus qu’un simple problème de formation ou de compétences, le défi posé par la qualité des enseignants au Maroc souligne la nécessité d’une réforme globale et courageuse, mêlant amélioration des conditions de recrutement, formation académique et continue sérieuse, ainsi que la garantie d’une séparation claire entre politique et éducation. Sans cela, l’école marocaine risque de perdre encore davantage en efficacité et en crédibilité, au détriment des élèves et de l’avenir du pays.
L’éducation ne devrait pas reposer sur l’endurance financière, la patience ou l’indifférence des familles, mais sur une politique éducative et sociale cohérente. Une politique issue d’une projection claire de ce que devra être le citoyen marocain à horizon précis. Il est indispensable que l’État et les acteurs du secteur collaborent pour limiter les coûts imposés aux familles: revoir la liste des fournitures en éliminant le superflu, améliorer la qualité et la pertinence des manuels, développer davantage le soutien aux familles à faibles revenus, défalquer les charges scolaires des impôts, sans pour autant éluder la question des contenus et des compétences des enseignants.
Le « prix » de cette rentrée scolaire ne se mesure pas seulement en dirhams, mais dans la fracture sociale qu’il creuse, dans les inégalités qu’il maintient. Le véritable obstacle à l’éducation se trouve dans la compétence de l’enseignant, dans les programmes, et à la caisse du libraire où les familles doivent payer pour que leurs enfants aient ne serait-ce qu’une chance de réussir.
La rentrée scolaire est une affaire grave qui nécessite une prise de conscience collective et des actions concrètes pour garantir que chaque enfant, indépendamment des revenus de sa famille, puisse accéder à une éducation digne de ce nom. L’heure est à la réforme dans les faits, pas seulement dans les discours et les postures. L’école est le seul outil pour réduire les différences, garantir l’ascension sociale et assurer un avenir radieux au pays tout entier, à une seule vitesse.
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Le Monde and Morocco: Deconstructing a Biased View of a Revered Monarchy...
1487
The newspaper Le Monde, founded on the recommendation of General De Gaulle in the context of the Second World War in 1944, is internationally renowned for its investigative journalism and analytical capability. However, it often displays a biased approach when it focuses on the Kingdom of Morocco. The article published on August 24, 2025, titled "In Morocco, an atmosphere of end of reign for Mohammed VI," symptomatically illustrates this tendency, which deserves a response by also recalling the conflictual relationship the newspaper has had with the Kingdom almost since its inception. The impression is that it is probably the fact that Morocco is a Kingdom that bothers or disturbs the paper. The relationship to monarchy, particularly from the French left, is not unrelated to this ideological stance.
For a long time, Le Monde's editorial coverage of Morocco has avoided neutrality. Since the time of Hassan II, the paper frequently adopted a critical tone, sometimes unjustly severe, offering a European reading framework that often reduced the complex Moroccan political reality to a caricature. Between interpretations disconnected from reality and unfounded insinuations, the treatment of the country has often been limited to a black-and-white vision, marginalizing the concrete nuances of its evolutions and its centuries-old history. It must be reminded that the Kingdom, as a nation-state, existed long before what is today called France. It therefore has its own codes and its own evolution and worldview.
The newspaper's stance, inherited from a postcolonial reading marked by a basic socialism fixed on the image of an immutable authoritarian power and a society on the brink of upheaval. Journalists seem to relive by proxy the years before 1789. Conflations and romanticized interpretations are the rule.
Returning to the article, would the King of Morocco be a misunderstood sovereign? Is the Kingdom, for its part, so little known to the journalists of "Le Monde"? Would the secular Moroccan people simply be a copy of the people of medieval France? Or is it simply an ideological stance blinding the paper?
The mention of an "atmosphere of end of reign" in the recent article betrays profound ignorance coupled with a dubious hypothesis. In reality, no tangible sign of decline emerges, quite the opposite. The Moroccan people show notable attachment to their monarchy perceived as an essential pillar for stability, development, and national cohesion. A simple observation of social networks would have spared the authors from such errors, for since 1999, under the impetus of King Mohammed VI, Morocco has achieved important reforms. These are advances that took France two centuries. How can one forget to mention the country’s major achievements in such a short time:
- Sustained economic growth in several strategic sectors, generating jobs and sustainable prospects.
- Modernization of the family code (Moudawana), a symbol of major social progress, particularly regarding women's rights.
- Adoption of a transitional justice policy favoring reconciliation and healing historical wounds.
- Establishment of mandatory medical coverage, expanding access to healthcare for all.
- Assertive diplomacy recognized on the African continent and internationally, demonstrating a well-thought-out, forward-looking strategy.
- The Kingdom is preparing to host the Football World Cup, a sign of great trust from the international community.
These successes, however glaring, are overlooked by the authors because they contradict a sensationalist narrative of monarchical decline which appeals to some French circles nostalgic, under the surface, for the monarchy they killed. The article recklessly mixes rumors, outdated clichés, and baseless hypotheses, portraying power as frozen, aging, and oppressive. The author consciously ignores the multifaceted reality of a country at the crossroads of ancient traditions and sustained modernization. The depiction of a "twilight" reign reflects a condescending gaze, reminiscent of dominant stereotypes that often reduce the Arab and African world to narratives of instability and decline.
Contrary to the dark picture painted by Le Monde, contemporary Morocco under Mohammed VI pursues a dynamic trajectory, marked by concrete progress and real stakes, aligned with popular expectations. Rejection is not expressed through a distancing from the monarchy, but by a demand for thoughtful, gradual reforms that respect traditions and institutions. In this context, speaking of "end of reign" stems from a mistaken reading that distorts the actual function and role of monarchy today.
Here, it is essential to claim rigorous journalism based on documentary research and pluralism, finally freeing itself from postcolonial reflexes and a condescending gaze. Morocco cannot be reduced to an exotic subject of study or a testing ground for imported scenarios. More than a relic, the monarchy embodies a central lever of a nation in motion, led by lucid and committed leadership.
Le Monde’s editorial past seems to weigh heavily on its analysis of current events in Morocco. By assertively stating an "atmosphere of end of reign," the article disconnects its diagnosis from the social, economic, and political realities shaping the Kingdom. The achievements show a sincere will to articulate traditions and modernity, stability and popular aspirations, in a difficult regional environment that the country has managed with discernment.
By omitting these elements, favoring unfounded rumors and finished stereotypes, the text promotes an alarmist narrative that harms both truth and constructive dialogue, feeding prejudices inherited from an outdated postcolonial vision.
Thus, far from a predicted decline, Morocco traces a path based on conscientious leadership, rooted in a millennia-old history and attentive to current challenges, looking towards a hopeful future.
It is time for Le Monde to renew its gaze with honesty and respect, going beyond clichés and integrating the diversity of the Moroccan voice. The arrogance of an external view must never outweigh lived reality.
Readers of this newspaper, as with others when it comes to Morocco, deserve balanced, non-partisan, and open information reflecting the richness and depth of a society and a Kingdom in full transformation, faithful to its institutions and its sovereign.
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Ukraine and Sudan: Two Conflicts, Two Different Perspectives...
1572
The entire Western world gathered in Washington a few days ago. Since his return, President Trump has been trying to save what remains of Ukraine, and the Europeans genuinely do not want this to happen behind their backs. Unable to play a decisive role, they at least want to be present. Their credibility is at stake, and above all, their image before the rest of the world.
Overheated by a Europe whose reach exceeds its power—a Europe increasingly powerless—Ukraine has endured and waged a war it believed it could win with Western support. To date, it has lost 20% of its territory, and it is far from over. Instead of dealing directly with Vladimir (Putin), Volodymyr (Zelensky) thought it wiser to seek support from those who had already been insufficient since delegating their defense to NATO, and thus to the United States. The Europeans will learn this the hard way: one cannot wage war without the means to do so.
That same world remains silent about what is happening in Sudan. It is considered less “interesting.” Two generals, generals in name only, have launched a militarized competition to seize power, just days after signing an agreement to share it. Since then, the situation has deteriorated. Every day, lives are lost, women are raped, and millions of people wander the desert, their only refuge.
For the Western world, perhaps—I emphasize perhaps—they are just Africans, mostly believing themselves Arabs, killing each other.
The war in Sudan, particularly in the Darfur region, remains one of the most tragic and deadly conflicts since its outbreak in April 2023. This war mainly pits two rival forces against each other: the Sudanese Armed Forces (SAF), led by Abdel Fattah al-Burhan, and the Rapid Support Forces (RSF), commanded by Mohamed Hamdan Dagalo, known as “Hemedti,” former leader of the Janjaweed militias. The latter, along with their allied Arab militias, are responsible for massive massacres, especially targeting the Massalit people and other non-Arab groups in Darfur. In essence, those who consider themselves Arab are killing and driving from their lands those they do not recognize as their own. The BBC has just released an investigation and documentary on this subject, which should stir collective conscience, if any human conscience remains willing to watch.
The conflict is primarily a power struggle between the two military leaders who, it should be recalled, had signed a pact to govern the country jointly. The sudden slide into armed clashes has spread to several regions, notably Darfur, where the RSF and their allies stand accused of grave abuses. The Janjaweed, militias identifying as Arab and formerly supported by former Sudanese President Omar al-Bashir, are active again under the RSF banner, committing ethnic-based violence openly. Also involved are the Sudan Liberation Movement (SLA/SLM), the historic rebels of Darfur, fragmented between Minni Minnawi and Abdelwahid Mohamed al-Nur.
The scale of the massacres is terrifying. According to the UN, in Al-Geneina, the capital of West Darfur, between 10,000 and 15,000 Massalit civilians were killed between June and November 2023 by the RSF and allied Arab militias. More broadly, over 150,000 have died in two years throughout Darfur, with 13 million displaced—half the Sudanese population—pushed to the brink of famine. NGOs like Doctors Without Borders warn of imminent massacres in cities such as El-Fasher, heavily besieged. The violence also includes destruction of civil infrastructure, schools, and mosques. Systematic sexual violence is another tragic facet of the massacre.
Following a deadly attack a few days ago, Doctors Without Borders just closed the only hospital still operating in Zalengei, the regional capital, making any medical activity impossible. This is not the first hospital to be forced to shut down.
Despite overwhelming evidence of war crimes and crimes against humanity, the international response remains mostly ineffective. Although the United States and the UN officially acknowledge the severity of the genocide, their direct interventions and sanctions remain timid. The African Union and the UN struggle to deploy forces capable of enforcing peace and upholding international law. Arab countries exert no notable pressure on Hemedti or Burhan, the latter having long wielded significant influence in Sudan.
This silence is interpreted by many observers as complicity, seen as a form of institutional racism that devalues African lives, especially those of the Massalit victims of the RSF. The fact that Hemedti and his allies claim an “Arab” identity while attacking so-called “African” groups, according to some, contributes to the indifference of Arab nations, more preoccupied with their regional dynamics than human rights. International Muslim organizations have also failed to take a forceful stand, despite frequent religious instrumentalization by the warring parties.
The conflict is also marked by a profound religious contradiction: murder, injustice, and war among Muslims are explicitly condemned by Islam, except in cases of self-defense or struggle against oppression. Yet, the massacres in Darfur are regularly denounced as contrary to these principles by Muslim intellectuals and religious leaders, though these condemnations have had little tangible effect on the violence.
This crisis has triggered the world’s largest current humanitarian emergency, with 13 million displaced. Access to medical care, food, and shelter remains grossly insufficient. Civilians live in extreme insecurity, caught in ethnic and political struggles manipulated by power-hungry warlords. The international community, Arab countries, and Muslim actors appear to be shirking their responsibilities, allowing this tragedy to continue in alarming silence.
This situation challenges not only global collective conscience but also the real capacity of international institutions to protect the most vulnerable populations from such vast violence. The situation in Darfur and greater Sudan is a stark and urgent call for attention.
The hope remains that the wars in both Ukraine and Sudan will end swiftly, as in both cases it is innocent generations paying the price of violent conflict.
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Le Monde et le Maroc : déconstruire un regard biaisé sur une monarchie adulée...
273
Le journal Le Monde, fondé sur recommandation du Général De Gaulle dans le contexte de la seconde guerre mondiale en 1944, est-il besoin de le rappeler, est réputé internationalement pour son journalisme d’investigation et sa capacité d’analyse, affiche pourtant une approche souvent biaisée lorsqu’il s’attarde sur le Royaume du Maroc. L’article paru le 24 août 2025, intitulé « Au Maroc, une atmosphère de fin de règne pour Mohammed VI », illustre de manière symptomatique cette tendance, à laquelle il importe de répondre en rappelant aussi la relation conflictuelle entretenue par le quotidien avec le Royaume quasiment depuis toujours. L'impression est que c'est probablement le fait que le Maroc soit un Royaume qui gêne ou dérange le journal. La relation à la monarchie, notamment de la gauche française, n'est point étrangère à ce positionnement idéologique.
Depuis longtemps, la couverture éditoriale de Le Monde à l’égard du Maroc évite la neutralité. Dès l’époque de Hassan II, le journal adoptait fréquemment un ton critique, parfois injustement sévère, proposant une grille de lecture européenne qui a souvent réduit la complexité politique marocaine à une caricature. Entre interprétations déconnectées du terrain et insinuations infondées, le traitement réservé au pays s’est souvent limité à une vision manichéenne, marginalisant les nuances concrètes de ses évolutions et l'histoire séculaire du pays. Faut-il encore rappeler que le Royaume, état nation, existe bien avant la construction appelée aujourd'hui France. Il a donc ses propres codes et sa propre évolution et vision des choses.
La posture du journal, héritière d’une lecture postcoloniale marquée par un socialisme primaire et figé sur l’image d’un pouvoir autoritaire immuable et d’une société en ébullition prêt à basculer. Les journalistes se voient revivre par procuration les années avant 1789. Les amalgames et les interprétations romancées sont la règle.
Pour en revenir à l'article, le Roi du Maroc, Serait-il un souverain mal compris ? Le Royaume, quant à lui, demeure-t-il si peu connu des journalistes du "Le Monde" ?
Le peuple séculaire du Maroc serait-il une simple copie de celui de la France du moyen âge? ou est-ce simplement une posture idéologique qui aveugle le journal.
L’évocation d’une « atmosphère de fin de règne » dans l’article récent trahit une profonde méconnaissance doublée d’une hypothèse douteuse. En réalité, aucun signe tangible de déclin n’émerge, bien au contraire. Le peuple marocain affiche un attachement notable à sa monarchie, perçue comme un pilier essentiel pour la stabilité, le développement et la cohésion nationale. Une simple observation des réseaux sociaux aurait évité aux auteurs de s’égarer ainsi, et pour cause, depuis 1999, sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, le Maroc a accompli d’importantes réformes. Des avancées qui avaient demandé deux siècles à la France. Comment peut-on oublier de parler des grandes réalisations du pays en un laps de temps si court :
- Une croissance économique soutenue dans plusieurs secteurs stratégiques, génératrice d’emplois et de perspectives durables.
- La modernisation du code de la famille (Moudawana), symbole d’avancées sociales majeures, notamment en faveur des droits des femmes.
- L’adoption d’une politique de justice transitionnelle ayant favorisé réconciliation et apaisement des blessures historiques.
- La mise en place d’une couverture médicale obligatoire, élargissant l’accès aux soins pour tous.
- Une diplomatie affirmée, reconnue sur le continent africain et à l’échelle internationale, démontrant une stratégie réfléchie et tournée vers l’avenir.
- Le Royaume s'apprête à recevoir la Coupe du Monde de Football signe d'une grande confiance de la communauté internationale.
Ces succès, pourtant flagrants, sont délaissés par les auteurs, car ils contredisent une narration sensationnaliste de déclin monarchique qui séduit certains horizons français, pourtant, sous cape, nostalgiques de la Monarchie qu'ils ont tuée. L’article mêle sans précaution rumeurs, clichés dépassés et hypothèses sans fondement, peignant le pouvoir comme figé, vieillissant et oppressif. L'auteur ignore sciemment la réalité multiple d’un pays à la croisée de traditions séculaires et d’une modernisation soutenue. La présentation d’un règne « crépusculaire » relève d’un regard condescendant, réminiscent des stéréotypes dominants qui assignent souvent le monde arabe et africain à des récits d’instabilité et de déclin.
Contrairement au tableau sombre que dépeint Le Monde, le Maroc contemporain sous Mohammed VI poursuit une trajectoire dynamique, faite de progrès concrets et d’enjeux réels, en phase avec les attentes populaires. Le rejet ne s’exprime pas à travers un éloignement de la monarchie, mais par une exigence de réformes réfléchies, graduelles, respectueuses des traditions et des institutions. Dans ce cadre, parler de « fin de règne » relève d’une lecture erronée qui dénature la fonction et le rôle réels de la monarchie aujourd’hui.
Il est essentiel ici de revendiquer un journalisme rigoureux, fondé sur la recherche documentaire et le pluralisme, qui s’affranchisse enfin des réflexes postcoloniaux et d’un regard condescendant. Le Maroc ne saurait être réduit à un objet d’étude exotique ni à un terrain d’application pour des scénarios importés. Plus qu’un vestige, la monarchie incarne un levier central d’une nation en mouvement, portée par un leadership lucide et engagé.
Le passé éditorial du Le Monde semble toujours peser sur son analyse des événements actuels au Maroc. En affirmant péremptoirement une « atmosphère de fin de règne », l’article déconnecte son diagnostic des réalités sociales, économiques et politiques qui façonnent le Royaume. Les avancées réalisées témoignent d’une volonté sincère d’articuler traditions et modernité, stabilité et aspirations populaires, dans un environnement régional difficile que le pays a su appréhender avec discernement.
En occultant ces éléments, privilégiant des ragots infondés et des stéréotypes achevés, le texte favorise un récit alarmiste qui dessert tant la vérité que le dialogue constructif, alimentant des préjugés hérités d’une vision postcoloniale obsolète.
Ainsi, loin d’un déclin annoncé, le Maroc trace un chemin fondé sur un leadership consciencieux, enraciné dans une histoire millénaire, et attentif aux défis actuels, tourné vers un destin porteur d’espoir.
Il est temps que Le Monde renouvelle son regard avec honnêteté et respect, en dépassant les clichés et en intégrant la diversité de la voix marocaine. L’arrogance d’un regard extérieur ne doit jamais primer sur la réalité vécue.
Les lecteurs de ce journal comme les autres, quand il s'agit du Maroc, méritent une information équilibrée, non partisane et ouverte, qui reflète la richesse et la profondeur d’une société et d'un Royaume en pleine transformation, fidèle à ses institutions et à son souverain.
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Ukraine et Soudan : deux conflits, deux regards différents...
293
L’ensemble du monde occidental s’est retrouvé à Washington il y a quelques jours. Le président Trump cherche depuis son retour à sauver ce qui reste de l’Ukraine, et les Européens ne veulent véritablement pas que cela se fasse dans leur dos. Faute de jouer un rôle déterminant ils veulent au moins être là. I y va de leur crédibilité et surtout de leur image vis à vis du reste du monde.
Surchauffée par une Europe à la langue plus longue que le bras, une Europe de plus en plus impuissante, l’Ukraine a subi, puis mené, une guerre qu’elle pensait remporter avec l’appui de l’Occident. A aujourd'hui elle a perdu 20% de son territoire et ce n'est pas fini. Au lieu que Volodymyr (Zelensky) aille traiter directement avec Vladimir (Poutine), il a cru plus malin d’aller chercher appui chez ceux qui, en fait, étaient déjà dans l’insuffisance depuis qu’ils ont délégué leur défense à l’OTAN, donc aux États-Unis. Les Européens vont l’apprendre à leurs dépens : on ne fait pas la guerre quand on n’en a pas les moyens.
Ce même monde ne pipe mot sur ce qui se passe au Soudan. C’est moins «intéressant». Deux généraux, n’en portant que le nom, se sont lancés dans une compétition militarisée pour prendre le pouvoir, quelques jours seulement après avoir signé un accord pour se le partager. Depuis, la situation a évolué. Chaque jour, des vies sont perdues, des femmes violées, et des millions de personnes n’ont plus que l’errance dans le désert comme refuge...
Pour le monde occidental, peut-être — je précise bien, peut-être — il ne s’agit que d’Africains qui, pour la plupart, se croient Arabes, et qui s’entretuent.
La guerre au Soudan, particulièrement dans la région du Darfour, reste l’un des conflits les plus dramatiques et meurtriers depuis son déclenchement en avril 2023. Cette guerre oppose principalement deux forces rivales : les Forces armées soudanaises (SAF), dirigées par Abdel Fattah al-Burhan, et les Forces de soutien rapide (FSR), menées par Mohamed Hamdan Dagalo, dit « Hemedti », ancien chef des milices Janjaweed. Ces dernières, avec leurs milices arabes alliées, sont responsables de massacres massifs, notamment à l’encontre des populations massalit et d’autres groupes non arabes du Darfour. En fait, ceux qui se considèrent comme arabes tuent et chassent de leurs terres ceux qu’ils ne reconnaissent pas comme leurs semblables. La BBC vient de consacrer une enquête à ce sujet et a produit un documentaire qui interpelle la conscience collective, si, bien sûr, ce qui reste de conscience humaine prenait le temps de le voir.
Le conflit est essentiellement une lutte de pouvoir entre les deux chefs militaires, qui avaient signé faut il le rappeler un pacte pour gouverner ensemble le pays. Le basculement dans les affrontements armés a été brutal et s’est étendu à plusieurs régions, notamment au Darfour, où les FSR et leurs alliés sont accusés de graves exactions. Les Janjaweed, milices se disant arabes auparavant soutenues par Omar El-Béchir, ancien président du Soudan, sont à nouveau actives sous la bannière des FSR, perpétrant des violences à caractère ethnique dont ils ne se cachent même pas. Sont également concernés dans l'affaire, le Mouvement de libération du Soudan (ALS/SLM), rebelles historiques du Darfour, fragmentée entre Minni Minnawi et Abdelwahid Mohamed al-Nur.
Les massacres sont d’une ampleur terrifiante. Selon l’ONU, à Al-Geneina, capitale du Darfour occidental, entre 10 000 et 15 000 civils massalit ont été tués entre juin et novembre 2023 par les FSR et les milices arabes alliées. Plus largement, on compte plus de 150 000 morts en deux ans dans tout le Darfour, avec 13 millions de déplacés, soit la moitié de la population soudanaise, poussés au bord de la famine. Des ONG comme Médecins Sans Frontières alertent sur le risque imminent de massacres dans des villes comme El-Fasher, lourdement assiégée. Les violences comprennent également des destructions d’infrastructures civiles, écoles, mosquées. Les exactions sexuelles systématiques sont un autre aspect du massacre.
Suite à une attaque meurtrière il y a quelques jours, Médecins Sans Frontières vient d’ailleurs de fermer le seul hôpital encore en fonction à Zalengei, chef-lieu de la région, rendant impossible toute activité médicale. Ce n’est pas le premier hôpital à fermer ainsi.
Malgré les preuves abondantes de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, la réaction internationale reste largement inefficace. Si les États-Unis et l’ONU reconnaissent officiellement la gravité du génocide, leurs interventions directes et sanctions restent timides. L’Union africaine et l’ONU peinent à déployer des forces capables d’imposer la paix et de faire respecter le droit international. Les pays arabes, quant à eux, n’exercent aucune pression notable sur Hemedti ou Burhan, ce dernier jouant un rôle de poids au Soudan depuis longtemps.
Ce silence est dénoncé comme une complicité par de nombreux observateurs, qui y voient une forme de racisme institutionnel dévalorisant les vies africaines, en particulier celles des populations massalit victimes des FSR. Le fait que Hemedti et ses alliés se réclament «arabes» en s’attaquant aux groupes dits «africains» contribue, selon certains, à l’indifférence des pays arabes, plus préoccupés par leurs dynamiques régionales que par les droits humains. Les organisations musulmanes internationales aussi n’ont pas non plus pris position avec force, malgré l’instrumentalisation fréquente des arguments religieux par les belligérants.
Le conflit est également marqué par une contradiction religieuse profonde: le meurtre, l’injustice et la guerre entre musulmans sont formellement condamnés par l’islam, sauf en cas de légitime défense ou de lutte contre l’oppression. Or, les massacres perpétrés au Darfour sont régulièrement dénoncés comme contraires à ces principes par des intellectuels et leaders religieux musulmans, sans que ces condamnations aient un impact concret sur la violence.
Le conflit a provoqué la plus grande crise humanitaire mondiale actuelle, avec les 13 millions de déplacées. L’accès aux soins, à la nourriture et aux abris, reste plus que limité. Les populations civiles vivent dans une insécurité extrême, prises dans des luttes ethniques et politiques instrumentalisées par des chefs de guerre assoiffés de pouvoir. La communauté internationale, les pays arabes et les acteurs musulmans semblent manquer à leurs responsabilités, laissant se perpétuer cette tragédie sous un silence inquiétant.
Cet état de fait interroge non seulement la conscience collective mondiale, mais aussi la capacité réelle des institutions internationales à protéger les populations les plus vulnérables face à des violences d’une telle ampleur. La situation au Darfour et dans le reste du Soudan reste un cri d’alarme urgent à ne pas ignorer.
L'espoir est que soit arrêtée au plus vite la guerre en Ukraine mais également au Soudan car là aussi se sont des générations innocentes qui paient le prix de la violence guerrière.
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Ukraine et Soudan : deux conflits, deux regards différents...
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Greater Israel: A Threat to Peace and Stability...
1706
The past few weeks have been marked by rather disturbing statements from certain Israeli leaders, reigniting the fundamental debate around the borders of the Hebrew state. Since its creation in 1948, following a UN decision, Israel has never officially and permanently defined its borders—a unique situation that undermines regional stability as well as the credibility of international law.
This absence of clear demarcation has severe consequences for a climate already marked by deep mistrust, both within the region and beyond. This situation is often exploited by those who do not stop calling Israel a "cancer" in the region.
Unlike the majority of states, Israel did not specify its borders in its declaration of independence. The lines recognized internationally today are those of the 1949 armistice, known as the "Green Line," but they have been constantly altered by wars and territorial expansions, notably after the Six-Day War in 1967. Since that date, Israel has occupied the West Bank, annexed East Jerusalem and the Golan Heights, while Gaza Strip, occupied and then evacuated in 2005, remains subjected to strict control. Following recent developments consequent to October 7 and Israel’s disproportionate response, the current government no longer hides its intention to proceed with a new annexation.
These recent declarations revive tensions, notably with references to "biblical borders." There is only one possible interpretation here: the outright annexation of the West Bank and a direct threat to neighboring countries.
Statements by Israeli Prime Minister Benjamin Netanyahu, Minister Smotrich, and other coalition members demonstrate a desire to maintain confusion, especially as ultranationalist voices continue to invoke the notion of "Greater Israel." This concept, based on religious texts, encompasses territories far beyond internationally recognized borders, potentially extending over the West Bank and even parts of Jordan, Lebanon, Syria, and Egypt.
This is all the more worrying as this position faces only ineffective or inaudible denunciations from Arab countries, weakened by repeated divisions and contradictions within Palestinian ranks, exhausted by the sabotage of initiatives on both sides, and aggravated by the barely disguised interventionism of Iran, which has succeeded in bribing a Palestinian faction that weakens the cause, undermining any possibility of peace. This faction, so radicalized, has become an objective ally of Israel and is labeled a terrorist group. Simultaneously, there is the complicit inaction of Western countries, who plead only half-heartedly against various abuses. Underlying this is an anachronistic construction, a 19th-century invention aimed at masking centuries of Christian antisemitism—whether Catholic, Orthodox, or Protestant: Judeo-Christianity. This striking conflation serves to oppose Western civilization to the rest of the world, notably the so-called Arab world. By this conflation, at least in appearance, a hatred that has persisted since the first Christian martyr Stephen, stoned by the Pharisees, is buried. A hatred that has never ceased.
Faced with this imbroglio, there is nothing but the chronic impotence of the UN.
The question of respect for international law and the definition of Israel’s borders should pose a major challenge to Western powers, especially the United States. Historically, the UN was at the origin of Israel’s creation with Resolution 181 of 1947, but today it proves powerless against the country’s expansion and voluntary absence of border delimitation. Resolution 242, demanding withdrawal from territories occupied in 1967, has never been implemented, just like all resolutions involving the Hebrew state. Western countries, though allies of Israel and holders of significant leverage, have so far refused to compel Israel to comply with international norms, limiting themselves to diplomatic calls for the resumption of negotiations and recognition of a Palestinian state, especially since the beginning of this summer. To this, Israeli leaders respond with categorical refusal and an intermingling of antisemitism with opposition to or criticism of a government’s politics. For the current government, there is no room for maneuver: either one accepts the Israeli diktat, even when it involves violations of international law and denial of Palestinians’ human rights, or one is antisemitic. People forget that Palestinians are Semites too...
This generates deplorable tensions with unfortunate consequences for many countries, as De Gaulle might have said.
If not stopped, these recent developments will undoubtedly increase the risk to global stability. Until now, popular dissent in the region has been controlled, even prohibited, but for how long?
The absence of recognized borders and the normalization of using religious narratives to legitimize possession of illegitimate lands constitute a direct threat to regional and global stability. To dare evoke "Greater Israel" is to legitimize expansionist aspirations, stir fear among neighbors, and fuel instability. In his recent speeches, the Israeli Foreign Minister does not hesitate to present the possibility of a Palestinian state as an existential threat to Israel. The current government does not want a Palestinian state, which remains the only foreseeable and logical solution for Israel’s very security, while maintaining ambiguity over territorial outlines can only perpetuate the conflict and block all prospects for lasting peace.
Beyond the strategic and religious considerations, it falls to the international community, particularly Western countries, to take responsibility and finally demand that Israel define its borders in accordance with international law, as is the case for every other state. Without this perspective, any political solution to the Israeli-Palestinian conflict will remain a dead letter, with the ongoing risk of global conflagration.
Israeli citizens must also take their responsibility. Continuing to vote for extremists is in no way a guarantee of security but rather a threat to the future of the children on both sides, even though a life in peace is possible. Many Israelis know this and shout it with all their might, but their calls remain unheard. It is with them that peace must be built, and they are numerous within Israel itself and across the world, particularly in the United States.
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Grand Israël : une menace pour la paix et la stabilité
340
Les dernières semaines ont été marquées par des déclarations pour le moins déconcertantes de certains dirigeants israéliens, ravivant le débat fondamental autour des frontières de l’État hébreu. Depuis sa création en 1948, suite à une décision onusienne, Israël n’a jamais défini officiellement et durablement ses frontières, une situation unique qui fragilise la stabilité régionale ainsi que la crédibilité du droit international.
Cette absence de délimitation a des conséquences lourdes sur un climat déjà marqué par un profond manque de confiance, tant dans la région qu’au-delà. Cette situation est souvent exploitée par ceux qui n’ont de cesse de qualifier Israël de «cancer» dans la région.
Contrairement à la majorité des États, Israël n’a pas précisé ses frontières dans sa déclaration d’indépendance. Les lignes aujourd’hui reconnues internationalement sont celles de l’armistice de 1949, dites «ligne verte», mais elles ont été sans cesse modifiées par les guerres et les expansions territoriales, notamment après la guerre des Six Jours en 1967. Israël occupe depuis cette date la Cisjordanie, a annexé Jérusalem-Est et le plateau du Golan, tandis que la bande de Gaza, occupée puis évacuée en 2005, reste soumise à un strict contrôle. Après les récents développements consécutifs au 7 octobre et la réponse disproportionnée de l’État hébreu, le gouvernement en place ne cache plus sa volonté de procéder à une nouvelle annexion.
Ces déclarations récentes ravivent la tension, notamment par l'évocation des « frontières bibliques ». Il n'y a là qu'une seule interprétation possible: l’annexion pure et simple de la Cisjordanie et menace directe pour les pays limitrophes.
Les propos du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, ceux du ministre Smotrich et d’autres membres de la coalition au pouvoir, témoignent d’une volonté de maintenir la confusion, notamment quand des voix ultranationalistes continuent de faire allusion à la notion de «Grand Israël». Ce concept, fondé sur des textes religieux, englobe des territoires bien au-delà des frontières internationalement admises, s’étendant potentiellement sur la Cisjordanie, voire sur des parties de la Jordanie, du Liban, de la Syrie et de l’Égypte.
Ceci est d’autant plus inquiétant que cette position n'a en face que des dénonciations inefficaces ou inaudibles des pays arabes, affaiblis par des divisions répétitives et des contradictions dans les rangs palestiniens, fatigués par le sabotage de toutes les initiatives des deux côtés et ulcérés par l’interventionnisme à peine masqué de l'Iran, qui a réussi à soudoyer une faction palestinienne affaiblissant la cause, sabordant toute possibilité de paix. Cette faction, tellement radicalisée, est devenue un allié objectif d'Israël et est qualifiée de terroriste. Parallèlement, il y a inaction complice des occidentaux, qui ne condamnent que du bout des lèvres les diverses exactions. En substrat, une construction anachronique, une invention du XIXe siècle visant à masquer des siècles d'antisémitisme chrétien, qu’il soit catholique, orthodoxe ou protestant : le judéo-christianisme. C'est un amalgame étonnant servant à opposer la civilisation occidentale au reste du monde, et notamment au monde dit arabe. Par cette amalgame voilà enterré tout au moins en apparence une haine qui a persisté depuis le premier martyr du christianisme Etienne, lapidé par les pharisiens. Une haine qui n'a jamais cessé. Face à cet imbroglio, il n’y a rien d’autre que l’impuissance chronique de l’ONU.
La question du respect du droit international et de la définition des frontières d’Israël devrait poser un défi majeur aux puissances occidentales, et notamment aux États-Unis. Si l’ONU fut, historiquement, à l’origine de la création d'Israélien avec la résolution 181 de 1947, elle se révèle aujourd’hui impuissante face à l’expansion et à l’absence volontaire de délimitation des frontières du pays. La résolution 242, exigeant le retrait des territoires occupés en 1967, n’a jamais été appliquée, tout comme l’ensemble des résolutions impliquant l’État hébreu. Les États occidentaux, pourtant alliés d’Israël et détenteurs d’un pouvoir de pression, refusent jusqu’à présent de contraindre Israël à se conformer aux normes internationales, se limitant à des appels diplomatiques à la reprise des négociations et à la reconnaissance d’un État palestinien, notamment depuis le début de cet été. À cela, les dirigeants israéliens répondent par un refus catégorique et une imbrication entre antisémitisme et opposition ou critique de la politique d’un gouvernement. Pour le gouvernement actuel, il n’y a aucune marge de manœuvre: ou on accepte le diktat israélien, même quand il s’agit de transgressions du droit international et de déni des droits humains des Palestiniens, ou on est antisémite. On oublie simplement que les Palestiniens sont aussi des Sémites... Cela engendre des tensions déplorables aux conséquences fâcheuses pour de nombreux pays, aurait dit De Gaulle.
Ces derniers développements si non stoppés, vont sans doute accroître le risque pour la stabilité mondiale. Jusqu’à présent, la contestation des peuples de la région est contrôlée, voire interdite, mais jusqu’à quand ?
L’absence de frontières reconnues et la normalisation du recours à des narratifs religieux pour légitimer la possession de terres illégitimes, constituent une menace directe pour la stabilité régionale et mondiale. Oser évoquer le «Grand Israël», c’est légitimer des velléités expansionnistes, susciter la crainte chez les voisins et alimenter l’instabilité. Dans ses récentes interventions, le ministre israélien des Affaires étrangères n’hésite pas à présenter l’éventualité d’un État palestinien comme une menace existentielle pour Israël. Le gouvernement actuel ne veut pas d’un État palestinien, pourtant seule solution envisagée et logique pour la sécurité même d’Israël, alors que maintenir l’ambiguïté sur le tracé des territoires ne peut que perpétuer le conflit et empêcher toute perspective de paix durable.
Au-delà des considérations stratégiques et religieuses, il revient à la communauté internationale, et particulièrement aux Occidentaux, de prendre leurs responsabilités pour exiger enfin qu’Israël définisse ses frontières conformément au droit international, comme c’est le cas pour tout autre État. En dehors de cette perspective, toute solution politique au conflit israélo-palestinien restera lettre morte, avec le risque permanent d’un embrasement global.
Les citoyens israéliens doivent également prendre leur responsabilités. Continuer à voter pour des illuminés ne constitue en rien une garantie de sécurité, mais davantage une menace pour l’avenir des enfants des deux camps, alors qu’une vie en paix est possible. Beaucoup d’Israélites le savent et le crient de toutes leurs forces, mais leurs appels restent imperceptibles. C’est avec ceux là qu’il faut construire la paix, et ils sont nombreux en Israël même et à travers le monde, notamment aux États-Unis.
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N’Djamena-Kousséri Half Marathon: A Message for the UN and Everyone Working for Peace in the World
1944
Next September, more precisely on the 6th, an exceptional half marathon race will bring together the people of Kousséri, Cameroon, and N'Djamena, the capital of Chad. The athletes will start in front of the N’Djamena city hall and head towards Kousséri’s town hall, crossing the border between the two countries without any customs checkpoint or stop. On the contrary, authorities from both countries are collaborating to ensure that runners are supervised and secured on both sides under the best possible conditions. This will already be the third edition of this unprecedented race.
This sporting event, largely sponsored by the African Athletics Confederation, goes beyond simple competition: it embodies a powerful symbol of rapprochement and reunification of the peoples of Central Africa, highlighting the deep human dimension of such an initiative. Indeed, the populations on both sides of the border share so much in common that this administrative boundary, a colonial legacy, cannot separate them.
The strength of sport as a vector of unity is a slogan and a value we repeat on every occasion. But how many sporting events can truly embody it on the same scale as this unique race in the world?
Sport, by its universal nature, has the rare power to transcend cultural, political, and social barriers. But here, this is the only sporting event where it transcends borders.
In the border region between Cameroon and Chad, it is actually one and the same people who live here. Circumstances have made them two populations belonging to two different countries. On both sides of the border, people share history, traditions, and common challenges. In this context, which is not unique to this central African region, this half marathon represents far more than a simple endurance challenge. It is a bridge between communities often separated by artificial borders inherited from the colonial past.
Running together, across spaces that connect these two neighboring cities, symbolizes the will to overcome historical divisions. Every step is an invitation to solidarity, mutual understanding, and the celebration of shared values such as respect, brotherhood, and peace.
Kousséri and N'Djamena, though geographically close, have often been distanced by political tensions or administrative differences. But on the ground, in the heart of this race, the differences fade away. Runners, whether amateurs or professionals, from here or abroad since the race is international, share the same goal: moving forward together.
This sporting initiative also allows the meeting of communities, families, youth, local leaders, and institutional actors from both countries. It encourages cultural, economic, and social exchanges, paving the way for more sustainable partnerships and regional stability.
Here is a genuine message of hope for peace and reconciliation that the UN should hold up as an example, especially in the face of those who waste fortunes on endless conflicts. Examples are abundant...
The Kousséri-N'Djamena half marathon sends a clear and inspiring message: despite borders and differences, it is possible to build human bridges, consolidate lasting peace based on mutual understanding and cooperation.
In a world where ethnic and political conflicts often divide peoples, these moments of sporting gathering illustrate the power of dialogue and reconciliation. They express deep humanism, where each step taken on the ground is a step toward fraternization, toward rapprochement, toward a shared future.
Beyond athletic performance, the half marathon between Kousséri and N'Djamena on September 6th is a true celebration of human unity. By bringing together peoples with close origins yet sometimes divided, it invites reflection on our ability to overcome the borders that separate us to prioritize what should unite us: brotherhood, peace, and hope for a better world.
**The Human Dimension of Rapprochement and Reunification of Peoples finds a true embodiment in the N’Djamena-Kousséri Half Marathon, Bridge of Hope.**
For those who understand, greetings.
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Semi-marathon N’Djamena-Kousséri : un message pour l'ONU et tous ceux qui œuvrent pour la paix dans le monde...
304
En septembre prochain, plus exactement le 6 du mois, une course de semi-marathon exceptionnelle réunira les populations de Kousséri, au Cameroun, et de N’Djamena, capitale du Tchad. Les athlètes prendront le départ devant la municipalité de N’Djamena pour se diriger vers la mairie de Kousséri, traversant la frontière entre les deux pays sans contrôle ni arrêt devant un quelconque poste douanier. Bien au contraire, les autorités des deux pays collaborent afin que les coureurs soient encadrés et sécurisés des deux côtés dans les meilleures conditions possibles. C'est déjà la 3ème édition de cette course d'un genre inédit.
Ce rendez-vous sportif, largement parrainé par la Confédération Africaine d'Athlétisme, dépasse la simple compétition : il incarne un puissant symbole de rapprochement et de réunification des peuples d’Afrique centrale, mettant en lumière la dimension humaine profonde d’une telle initiative. En effet, les populations des deux côtés de la frontière ont tellement de choses en commun que cette frontière administrative, héritage du colonialisme, ne peut les séparer.
La force du sport comme vecteur d’unité est un slogan et une valeur que nous répétons à chaque occasion. Mais combien d'événements sportifs peuvent réellement l’incarner dans la même dimension que cette course unique au monde ?
Le sport, par sa nature universelle, possède ce rare pouvoir de transcender les barrières culturelles, politiques et sociales. Mais là c'est l'unique manifestation sportive où il transcende les frontières.
Dans la région frontalière entre le Cameroun et le Tchad, c'est un seul et même peuple qui vit là. Les circonstances vont en faire deux populations de deux pays différents. Des deux côtés de la frontières les gens se partagent l’histoire, les traditions et aussi des défis communs. Dans ce contexte qui n'est pas particulier à cette région centrale de l'Afrique, cette course de semi-marathon représente bien plus qu’un simple défi d’endurance. C’est un pont entre des communautés souvent séparées par des frontières artificielles héritées du passé colonial.
Le fait de courir ensemble, à travers des espaces qui relient ces deux villes voisines, symbolise une volonté de dépasser les divisions historiques. Chaque foulée est une invitation à la solidarité, à la compréhension mutuelle et à la célébration des valeurs communes, telles que le respect, la fraternité et la paix.
Kousséri et N’Djamena, bien que géographiquement proches, ont souvent été éloignées par des tensions politiques ou des différences administratives. Mais sur le terrain, au cœur de cette course, les différences s’estompent. Les coureurs, qu’ils soient amateurs ou professionnels, d’ici ou d’ailleurs, puisque la course est internationale, partagent un même objectif : avancer ensemble.
Cette initiative sportive permet également la rencontre entre les communautés, les familles, les jeunes, les leaders locaux et les acteurs institutionnels des deux pays. Elle favorise les échanges culturels, économiques et sociaux, ouvrant la voie à des partenariats plus durables et à la stabilité régionale.
Voilà un véritable message d’espoir pour la paix et la réconciliation, que l’ONU devrait citer en exemple, face à ceux qui passent leur temps à dilapider des fortunes dans des conflits sans fin. Les exemples ne manquent pas...
La course de semi-marathon Kousséri-N’Djamena envoie un message clair et inspirant : malgré les frontières et les différences, il est possible de bâtir des ponts humains, de consolider une paix durable fondée sur la connaissance mutuelle et la coopération.
Dans un monde où les conflits ethniques et politiques fragmentent souvent les peuples, ces moments de rassemblement sportif illustrent la force du dialogue et du rapprochement. Ils sont l’expression d’un humanisme profond, où chaque pas posé au sol est un pas vers la fraternisation, vers le rapprochement, vers un avenir partagé.
Au-delà de la performance athlétique, la course de semi-marathon entre Kousséri et N’Djamena du 6 septembre est une véritable célébration de l’unité humaine. En rassemblant des peuples aux origines proches mais parfois divisés, elle invite à réfléchir sur notre capacité à dépasser les frontières qui nous séparent pour privilégier ce qui devrait nous unir : la fraternité, la paix et l’espoir d’un monde meilleur.**La Dimension Humaine du Rapprochement et de la Réunification des Peuples trouve dans le Semi-Marathon N’Djamena- Kousséri, Pont de l'Espoir, une véritable incarnation**
A bon entendeur salut.
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Legislative Elections 2026 in Morocco: A Democratic Challenge Driven by Royal Initiative
2163
His Majesty King Mohammed VI has officially tasked the Ministry of the Interior with preparing the 2026 legislative elections. This decision, announced in the 26th Throne Speech, represents both a solemn directive and a particular vote of confidence in the ministry. By the end of the year, the ministry is expected to have finalized the legal and organizational framework for the election.
Following this, Mr. Abdelouafi Laftit convened the main political parties for inclusive consultations aiming to guarantee a "model," transparent, and credible election, in accordance with royal instructions. This approach reflects a clear desire to strengthen the organization of elections by removing them from the direct influence of the government, particularly its head, Mr. Aziz Akhannouch, who is also president of the RNI party. This party is seen as having significant influence over the electoral process. Entrusting this mission to the Ministry of the Interior, recognized for its role as an institutional arbiter, aims to limit direct political interference and prevent any attempt to capture the vote by certain actors in power.
During the meeting, the minister emphasized the necessity for the elections to be "exemplary" and suggested that significant effort would be made to meet democratic and institutional expectations—implying that everything will be done to strictly implement the royal will, while distancing from all political factions.
A new electoral code specific to the House of Representatives is therefore being prepared, with an adoption planned before the end of 2025. The ongoing reflections and discussions address several key areas: updating or simplifying voter lists, with reliance solely on identity cards to identify voters; the moralization and regulation of campaign financing through stronger control, possibly including caps on candidate and party spending. Better transparency and a review of electoral districts based on the latest census are also on the agenda. The issue of the number of polling stations—which exceeded 40,000 in the last election—should also be discussed, as well as the representation of approximately 6 million Moroccans living abroad.
The current voting system, based on proportional representation by lists, could also be reconsidered to address shortcomings observed in 2021, particularly the tendency to favor "kingmakers" of deputies and local clientelism, often fueled by money.
Within the political sphere, there is rather a radio silence. The impression is that political parties are either indifferent or strategically cautious. The debate and torrent of ideas are thus taking place among commentators and other writers. There is a shared feeling that things must change if political life is to regain meaning. This is what His Majesty desires.
The introduction of a two-round single-member district voting system is one frequently cited idea as a possible way to reduce the influence of money and traditional networks of power. This voting method, never experimented with in Morocco, would favor a vote focused more on individuals than on party lists, thus strengthening democracy through better citizen mobilization and greater representativeness. So far, citizens have often been surprised by unnatural alliances formed after the vote, leaving voters without control over the final configuration. The two-round system has the advantage that any negotiation or alliance between parties occurs between the two rounds, at a time when citizens can still intervene by casting a second vote.
This profound electoral reform could respond to a major challenge: citizens' disenchantment with politics, shown by high abstention rates, fueled by perceptions of insufficient renewal, party inefficiency, and therefore of elected bodies.
To succeed, reform must go hand in hand with efforts by parties to renew their approaches, attract youth seeking alternatives, and rekindle popular interest in voting.
Moroccan political parties have historically had an ambiguous relationship with voters beyond their traditional bases. They even seem to discourage mass participation in the electoral process, fearing that their often small membership, relative to the statutory electorate, would be diluted. The PJD came to power with only 1.3 million votes, about one-tenth of potential voters. Some parties hold parliamentary groups despite having obtained only around 200,000 votes or less.
Parties are sometimes seen as unrepresentative and tainted by corruption accusations. However, they have a pragmatic interest in mobilizing their core voters to retain their political weight and public funding.
The prospects for a dynamic electoral campaign today appear limited by a certain apathy among political actors, hindering the expected democratic momentum.
Regarding the two-round single-member vote, although it might structure the political landscape around two major poles and encourage clearer alliances, it alone cannot neutralize the influence of money, networks tied to local leaders, or clientelism. This system could even exacerbate artificial polarization, marginalize smaller parties, and allow hidden alliances between major parties, harming transparency and democratic legitimacy. Risks also remain concerning lower participation between rounds and the complexity of changing voter opinions, potentially opening the door to strategic manipulations. Thus, complementary reforms are essential, notably in campaign finance transparency, the moralization of the electoral process, and control over local clientelism, to guarantee fairer and more credible political competition.
The royal decision to entrust the Ministry of the Interior with election management, inclusive dialogue with parties, and the declared will to moralize the process demonstrate a strong ambition for profound reform toward a fairer, more equitable, and trustworthy election.
The voting system remains central to the debate, but the success of the 2026 legislative elections will also depend on the ability to reinvent an electoral and political system capable of mobilizing citizens and establishing trust in Moroccan democracy.
Citizens are also called upon to embrace greater honesty and responsibility.
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Législatives 2026 au Maroc : un défi démocratique sous impulsion royale...
360
Sa Majesté le Roi Mohammed VI a officiellement chargé le ministère de l’Intérieur de préparer les élections législatives de 2026. Cette décision, annoncée dans le 26ᵉ discours du Trône, constitue à la fois une directive solennelle et une marque de confiance particulière envers ce ministère. Avant la fin de l’année, le ministère devra alors avoir finalisé le cadre juridique et organisationnel du scrutin.
Dans la foulée, M. Abdelouafi Laftit a convoqué les principaux partis politiques à des consultations inclusives visant à garantir « une élection exemplaire », transparente et crédible, en conformité avec les instructions royales. Cette démarche témoigne d’une volonté claire de renforcer l’organisation des élections en l’éloignant de l’influence directe du gouvernement, notamment celle de son chef, M. Aziz Akhannouch, également président du RNI. Ce parti est perçu comme ayant une influence conséquente sur le processus électoral. Confier cette mission au ministère de l’Intérieur, reconnu pour son rôle d’arbitre institutionnel, vise à limiter les interférences politiques directes et à prévenir toute tentative de captation du scrutin par certains acteurs en place.
Le ministre, lors de la réunion, a insisté sur la nécessité que les élections soient « exemplaires » et a laissé entendre qu’un effort significatif serait déployé pour répondre aux attentes démocratiques et institutionnelles, sous-entendu que tout sera mis en œuvre pour une implémentation stricte de la volonté royale, à distance de toutes les factions politiques.
Un nouveau Code électoral spécifique à la Chambre des représentants est donc en préparation, avec une adoption envisagée avant la fin 2025. Les réflexions et discussions en cours portent sur plusieurs axes essentiels : la mise à jour ou la simplification des listes électorales, avec le recours à la seule carte d’identité pour identifier les électeurs ; la moralisation et la régulation du financement des campagnes par un contrôle renforcé, voire un plafonnement des dépenses des candidats et des partis. Une meilleure transparence ainsi que la révision du découpage électoral fondée sur le dernier recensement sont également à l’ordre du jour. La question du nombre de bureaux de vote, qui dépassait 40 000 lors du dernier scrutin, devrait aussi être abordée, tout comme la représentation des quelque 6 millions de Marocains résidant à l’étranger.
Le mode de scrutin actuel, basé sur la proportionnelle par listes, pourrait aussi être remis en question afin de remédier aux insuffisances constatées en 2021, notamment la propension à favoriser les «faiseurs» de députés et les clientélismes locaux, souvent nourris par l’argent.
Dans la sphère politique, c’est plutôt silence radio. L’impression est que les partis politiques sont soit blasés, soit simplement stratégiquement attentifs. C’est donc chez les chroniqueurs et autres auteurs que se déroule le débat et foisonnent les idées. Le sentiment, tout de même partagé, est que les choses doivent changer si l’on veut redonner un sens à la vie politique. C’est ce que veut Sa Majesté.
L’introduction d’un scrutin uninominal à deux tours est l’une des idées qui ressort souvent comme une piste possible pour réduire l’emprise de l’argent et des réseaux traditionnels d'influence. Ce mode de scrutin, jamais expérimenté au Maroc, favoriserait un vote davantage axé sur les individus plutôt que sur les listes de partis, renforçant ainsi la démocratie par une meilleure mobilisation citoyenne et une représentativité accrue. Jusqu’ici, les citoyens ont souvent été surpris par des alliances contre nature formées après le scrutin, dès lors que l’électeur n’a plus d’emprise sur la configuration finale. Le scrutin à deux tours a pour avantage que toute négociation ou alliance entre partis se fait entre les deux tours, donc à un moment où le citoyen peut encore intervenir par un second vote.
Cette réforme électorale de fond pourrait répondre à un défi majeur : le désintérêt des citoyens pour la politique, manifesté par des taux élevés d’abstention, phénomène alimenté par une perception d’un renouvellement insuffisant, d’une faible efficacité des partis et, partant, des instances élues.
Pour réussir, la réforme doit aller de pair avec un effort des partis pour renouveler leurs approches, attirer une jeunesse en quête d’alternatives et raviver l’intérêt populaire pour le vote.
Les partis politiques marocains ont historiquement une relation ambiguë avec les électeurs en dehors de leurs bases traditionnelles acquises. Il semble même qu’ils découragent l’adhésion massive au processus électoral, de peur que leurs effectifs, souvent anecdotiques par rapport à la masse électorale statutaire, ne soient dilués. Le PJD a pris les rênes du pays avec seulement 1,3 million de voix, soit environ un dixième du nombre d’électeurs potentiels. Certains partis disposent de groupes parlementaires alors qu’ils n’ont obtenu que quelques 200 000 voix, voire moins.
Les partis sont parfois perçus comme peu représentatifs et entachés d’accusations de corruption. Ils ont néanmoins un intérêt pragmatique à mobiliser leurs noyaux d’électeurs pour conserver leur poids politique et leur financement public.
La perspective d’une campagne électorale dynamique semble aujourd’hui limitée par une certaine apathie des acteurs politiques, freinant l’élan démocratique attendu.
Concernant le scrutin uninominal à deux tours, bien qu’il puisse structurer le paysage politique autour de deux grands pôles et favoriser des alliances plus claires, il ne saurait à lui seul neutraliser les influences de l’argent, les réseaux liés aux chefs communaux ou les clientélismes. Ce système peut même accentuer une bipolarisation artificielle, marginaliser les petits partis et laisser perdurer des alliances occultes entre grands partis, nuisant à la transparence et à la légitimité démocratique. Par ailleurs, des risques subsistent concernant la baisse de la participation entre les deux tours et la complexité du changement d’opinions des électeurs, pouvant ouvrir la voie à des manipulations stratégiques. Ainsi, des réformes complémentaires sont indispensables, notamment en matière de transparence du financement des campagnes, de moralisation du processus électoral et de contrôle des clientélismes locaux, pour garantir une compétition politique plus juste et plus crédible.
La décision royale de confier au ministère de l’Intérieur la gestion du scrutin, le dialogue inclusif avec les partis, et la volonté affichée de moraliser le processus témoignent d’une ambition forte de réforme profonde pour une élection plus juste, équitable et digne de confiance.
Le mode de scrutin reste au cœur des débats, mais la réussite des législatives de 2026 dépendra aussi de la capacité à réinventer un système électoral et politique capable de mobiliser les citoyens et d’instaurer la confiance dans la démocratie marocaine.
Les citoyens aussi, sont appelés a davantage d'honnêteté et de responsabilité.
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Législatives 2026 au Maroc : un défi démocratique sous impulsion royale...
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Ibtissam, please : Allah is Allah...
2561
Recently, Ibtissam Lachgar, who calls herself an activist, wore a T-shirt of no value, except that she deliberately intended to insult millions of Moroccans and undoubtedly many believers, Muslim or not. God is the omniscient Creator, regardless of religion or rituals. Madam found it clever to display a T-shirt with a strange inscription, not at all amusing: an offense to the divinity.
No, madam, Allah is Eternal without beginning or end, beyond time. He is Almighty, and His power is infinite and absolute. He is Merciful, full of compassion and kindness towards human beings, including you.
What did you have for breakfast that morning, madam?
By this useless act, you seem to have forgotten that faith is also a fundamental right. Americans, whose modernity cannot be denied, claim it to the point of engraving it on their dollar bill. Belief in God, in Allah, is a fundamental, universal, immutable pillar. To say or imply mocking or even simply disrespectful words towards what is sacred in the collective consciousness is to hurt deep sensitivities. It is an affront to the spirituality of billions of people.
Yes, it is important to remind that everyone is free to live their life and love whom they want. However, there is one condition: not to unnecessarily offend others. Inventing an impromptu epithet for Allah goes far beyond personal debates linked to sexual orientation: it harms the deep faith of billions of people, including the 36 million Moroccans. This provocation cannot be considered a mere wit or a brave claim: it is a misstep that threatens harmony and social cohesion.
Indeed, God does not need anyone to defend Him, much less my humble self, but admit that God is everywhere, simply present in every believer outraged by your lowly stylized statement, which is not freedom of expression but a qualified insult. It is billions of believers you insult with your superfluous act.
Moroccans who strive to make their country a state of law also want social peace and cohesion to be fully preserved, within necessary limits to freedom of expression. This freedom can be neither absolute nor without red lines, and this is a genuine protection. Elsewhere, where the state is less protective, a provocation like yours would have caused far worse consequences for you.
My generation, and those that followed, have fought extensively for freedom, notably the freedom to express oneself, develop ideas, and help society evolve and emancipate within a civic framework. But madam, yes to freedom, but within respect for laws freely chosen by the majority. This is the foundation of democracy: adopting the will of the majority, even if very narrow. In 2011, it was broad enough to set supreme rules and strives to respect them at all costs.
You must understand that freedom does not mean unlimited license. Democracy is based on a constitution and laws adopted by the people themselves. These laws define what is acceptable in public space. Your supporters, Mrs. Lachgar, often foreigners or fringe elements, must understand that it is Moroccans who decide on their laws, according to their history, culture, and values. It is not up to minorities, even vocal ones, or foreigners to this secular context, to redefine the rules of coexistence in a sovereign country.
Yes, activism is vital and contributes to progress and the pushing of boundaries, but not sterile and counterproductive provocation such as you have just committed.
It is also fair to acknowledge that Morocco has tolerated peaceful advances in favor of sexual minorities. Some of your acquaintances know this well. Debates, demands, and defense of individual rights are permitted, within legal and social frameworks. But when a public figure—as you are with your MALI—takes a "step too far" with a shocking gesture against the very essence of religion, this constitutes an unnecessary provocation, all the more serious when occurring in a sensitive period. You are a declared repeat offender who has so far gotten away with it. This shows a tolerance, albeit relative, but tolerance nonetheless, towards movements as marginal as yours. Minorities have always existed and always will, but you should understand that cohesion is a heavy responsibility of the state, and it is unacceptable to play with such a sovereign prerogative with multiple facets.
Your arrest or administrative detention should not be seen solely as a sanction but rather as a protective measure. Would you have taken a few steps in public space with your T-shirt without becoming a target for a probable violent extremist, ready to resort to illegality? On the very day of your counterproductive gesture, police services uncovered yet another vehement extremist, ready according to his ideology to restore a "perfect world" where people like you have no place. It escapes you that Morocco firmly fights all forms of extremism, religious or ideological, and is an ideal target precisely because it accepts differences and diverse orientations, because it does its best to leave room and space for everyone. Freedom to think and live is precisely the opposite of extremism, whatever form it takes. Protecting social peace also means protecting those who sometimes unconsciously or knowingly contribute to destabilizing it, as you do.
You may not know, but in France, a mayor had to suspend the screening of the film "Barbie," which promotes homosexuality, under pressure from some inhabitants of his municipality. This shows that even further north, there are still hostile reactions to your orientations.
Morocco is a nation rooted in strong historical, cultural, and religious values, with certainly some hypocrisy. This is not a flaw but possibly a true asset. Individual freedom must be exercised within the framework of respect for democratically defined values and laws. Your mistake was to cross these boundaries, thus shaking one of the indisputable foundations of Moroccan identity.
It is up to everyone, Moroccans and residents, to respect the country's tranquility and allow everyone the freedom to live in peace, without provoking or dividing.
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Ibtissam, please : Allah is Allah...
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Non Ibtissam : Allah est Allah...
566
Récemment, Ibtissam Lachgar, qui se dit militante, a arboré un T-shirt d’une valeur nulle, si ce n’est qu'elle a programmé ainsi d'agonir des millions de marocains et sans doute beaucoup de croyants, musulmans ou non d’ailleurs. Dieu est le créateur omniscient, quelle que soit la religion ou les rituels. Madame a jugé intelligent d'exhiber un tee-shirt avec une inscription étrange, pas du tout amusante: une offense à la divinité.
Non, madame, Allah est Éternel sans commencement ni fin, au-delà du temps. Il est Tout-Puissant, et sa puissance est infinie et absolue. Il est Miséricordieux, plein de compassion et de bonté envers les êtres humains, vous comprise.
De quoi était fait votre petit déjeuner ce matin-là madame?
Par cet acte inutile, vous semblez avoir oublié que la foi est également un droit fondamental. Les Américains, dont on ne peut nier la modernité, le revendique au point de l’avoir gravé sur leur dollar. La croyance en Dieu, en Allah, est un pilier fondamental planétaire, universel, immuable. Dire ou insinuer des propos moqueurs, ou même simplement irrespectueux, envers ce qui est sacré dans la conscience collective, c’est blesser des sensibilités profondes. Il s’agit d’un affront à la spiritualité de milliards de personnes.
Oui, il est important de rappeler que chacun est libre de vivre sa vie et d’aimer qui il veut. Il est tout de même une condition à cela: ne pas heurter inutilement les autres. Inventer un qualificatif impromptu à Allah dépasse largement les débats personnels liés à l’orientation sexuelle: cela porte atteinte à la foi profonde de milliards de gens, dont les 36 millions de marocains. Cette provocation ne peut être considérée ni comme un simple trait d’esprit ni comme une revendication courageuse: c’est un dérapage qui menace l’harmonie et la cohésion sociale.
Effectivement, Dieu n'a besoin de personne pour le défendre, encore moins de mon humble personne, mais avouez que Dieu est partout, et tout bonnement en chaque croyant qui se retrouve ici outré par votre propos bassement stylisé, qui n’est pas de la liberté d’expression, mais une insulte qualifiée. Ce sont des milliards de croyants que vous outragez par votre geste superflu.
Les Marocains qui œuvrent pour faire de leur pays un État de droit, veulent aussi que soit pleinement préservée la paix sociale ainsi que la cohésion, dans des limites nécessaires à la liberté d’expression. Celle ci ne peut être ni absolue, ni sans lignes rouges et c'est là une véritable protection. Ailleurs, là où l’État n’est pas aussi protecteur, une provocation comme la vôtre aurait entraîné des conséquences autrement plus graves pour vous.
Ma génération, et celles qui ont suivi, ont milité considérablement pour la liberté, notamment celle de s’exprimer, de développer des idées, et d’aider la société à évoluer, à s’émanciper dans un cadre citoyen. Mais madame, oui à la liberté, mais dans le respect des lois choisies librement par la majorité. C’est là le fondement de la démocratie: faire sienne la volonté de la majorité, même si très étroite. En 2011, elle était très large à se fixer des règles suprêmes et s’efforce de les respecter coûte que coûte.
Il faut bien comprendre que la liberté ne signifie pas une licence illimitée. La démocratie repose sur une constitution et des lois adoptées par le peuple lui-même. Ce sont ces lois qui définissent ce qui est acceptable dans l’espace public. Vos soutiens Mme Lachgar, souvent étrangers ou à la marge, doivent intégrer que ce sont les Marocains qui décident de leurs lois, selon leur histoire, leur culture et leurs valeurs. Ce n’est pas à des minorités, même revendicatrices, ni à des étrangers à ce contexte séculaire, de redéfinir les règles du vivre-ensemble dans un pays souverain.
Oui, le militantisme est salvateur et participe au progrès et au recul des lignes, mais pas la provocation stérile et contreproductive, telle que vous venez de commettre.
Il est aussi juste de reconnaître que le Maroc a su tolérer des avancées pacifiques en faveur des minorités sexuelles. Certaines de vos fréquentations le savent fort bien. Les débats, les revendications et la défense des droits individuels sont permis, dans le respect des cadres légaux et sociaux. Mais lorsqu'une personnalité se disant publique et vous l’êtes avec votre MALI, fait le "pas de trop" avec un geste choquant contre l’essence même de la religion, cela constitue une bravade inutile, d’autant plus lourde de conséquences lorsqu’elle intervient en période sensible. Vous êtes une récidiviste déclarée qui à chaque fois s'en est sortie. Cela témoigne d’une tolérance, relative certes, mais tolérance tout de même, envers des mouvements aussi marginaux que le vôtre. Les minorités ont toujours existé et seront toujours là mais vous devriez assimiler que la cohésion est une responsabilité lourde de l’État, et qu’il n’est pas acceptable de jouer avec une telle prérogative régalienne aux multiples facettes.
L’arrestation ou la mise à l’abri administrative dans votre cas ne doit pas être vue uniquement comme une sanction, mais censément comme une mesure de protection. Auriez-vous fait quelques pas dans l’espace public avec votre T-shirt sans devenir cible d'un probable extrémiste violent, prêt à recourir à l’illégalité ? Le jour même de votre geste contreproductif, les services de police venaient de débusquer un énième adepte de la véhémence, prêt à rétablir selon son idéologie "le monde parfait" où des personnes comme vous n'ont pas droit de cité. Il ne vous a pas échappé, que le Maroc lutte fermement contre toutes les formes d’extrémisme, qu’ils soient religieux ou idéologiques, et qu’il en est la cible idéale justement parce qu’il accepte les différences et les orientations diverses, parce qu’il fait de son mieux pour laisser une marge et un espace à chacun. La liberté de penser, de vivre, est justement aux antipodes de l’extrémisme, quel qu’il soit. Protéger la paix sociale, c’est aussi protéger ceux qui contribuent à la déstabiliser, parfois inconsciemment ou sciemment, comme c’est votre cas.
Vous ne le savez peut-être pas, mais en France, un maire a dû suspendre la projection du film « Barbie » faisant l’apologie de l’homosexualité, sous la pression de quelques habitants de sa mairie. C’est dire que plus au nord aussi, malgré tout, il y a encore des réactions hostiles à vos orientations.
Le Maroc est une nation ancrée dans des valeurs historiques, culturelles et religieuses fortes, avec sans doute aucun quelques hypocrisies. Ce n’est pas une tare, mais possiblement un atout véritable. La liberté individuelle doit s’exercer dans le cadre du respect de valeurs et de lois démocratiquement définies. Votre erreur a été de dépasser ces bornes, bousculant ainsi l’un des fondements incontestables de l’identité marocaine.
Il appartient à chacun, marocains et résidents, de respecter la quiétude du pays et de laisser à tous la liberté de vivre en paix, sans provoquer ni diviser.
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Confiscated Freedoms: El Harrach and Tindouf, Two Faces of the Same Oppression...
2808
It was while reading, moved, the heartbreaking letter from Algerian writer Boualem Sansal, addressed ultimately to everyone, that the idea for these few lines came to me. In this letter, written from El-Harrach prison, Sansal fiercely denounces the political repression and arbitrary incarceration imposed by the Algerian regime. This denunciation quickly made me think of the tragic situation of the population confined by the same regime for nearly fifty years in the Tindouf camps in Algeria.
My thoughts wandered randomly between the zealots who are there, like my high school friend Sadati, bearers of a chimera; those who stay there without even knowing why; those who have aged there; those buried there; and those born there. It is on these last that my thoughts particularly lingered.
The Tindouf camps shelter a few thousand young people born in exile, rather exposed where their parents ultimately did not choose to be, under extremely harsh conditions. For many, they are not even originally from the coveted lands nor bear any claim. They mainly depend on humanitarian aid, live in total precariousness, and see their well-being deteriorate, while those living just a few miles away enjoy abundance, comfort, and rights. They did not ask to be there and dream, like all their peers, of a better life, which truly exists on the other side.
Unlike a traditional prison with visible walls, like El Harrach, the Tindouf camps are an open-air prison, a constrained space where these youths are held without trial, without hope of freedom, nor any possibility of returning to their homeland—not by their own choice, but that of their jailers.
The common point between El Harrach and Tindouf: the sordid game of a military regime from another era.
This prolonged situation strikingly evokes the deprivation of freedom suffered by the detainees of Tindouf and the Algerian political prisoners Boualem Sansal describes in his letter. Both embody the same silenced voice, the same hope confiscated by the whims of officers who only carry the name, and by a military caporalism that, since 1962, continuously invents enemies, uses torture, repression, and deprivation of fundamental rights to maintain its grip on one of the richest countries in the world. This regime has stifled all democratic expression, from annulling election results to the spectacular assassination, broadcast live on television, of President Mohamed Boudiaf, sending a message of terror to the whole people. Recently, it brazenly repressed the peaceful Hirak protests and imprisoned their leaders. This regime no longer hesitates to mistreat even its most loyal servants. Randomly, prime ministers, ministers, high dignitaries, businessmen, generals, and journalists, even foreigners, find themselves subjected to quick trials where only the voice of their master resounds. They end up in the same prison, the famous El Harrach.
In his letter, Sansal expresses the physical and moral pain of a man imprisoned for having evoked history, dared to defend justice and dignity. His words carry the voice of all those whom the regime seeks to silence. This captive voice painfully echoes the fate of the youngsters held in Tindouf, also deprived of their most basic freedoms and condemned to endless waiting in a desert environment, hostile and hopeless.
Far from being a mere analogy, this comparison reveals a universal reality: whether behind bars or in the vast inhospitable desert, deprivation of freedom, forced exile, and broken hope remain the instruments of relentless political oppression. For these youths, the "march through an endless desert" is both a physical ordeal marked by extreme poverty, scorching heat, and isolation, and a metaphor for their quest for identity, dream of regaining their freedom, and joining the motherland.
Beyond denunciation, in his letter, Sansal makes a solemn appeal to France, asking it not to sacrifice its values on the altar of mercantile contingencies. The same appeal is addressed to the international community, on behalf of the young detainees of Tindouf, so that human rights principles are not sacrificed on the altar of geopolitical interests. This appeal is all the more relevant facing the situation of these youths, many of whom are not even originally from the Moroccan Sahara but are still imprisoned in a situation of exile and oblivion.
Thus, behind two different walls, a prison cell and undocumented, unrecognized refugee camps, lies the same tragedy: human beings reduced to waiting, to deprivation of liberty, and to a silent struggle not to disappear. This convergence highlights the urgency of strong humanitarian and political action to end these imprisonments so that freedom of thought, of living, and of deciding one’s own destiny is never again captured by an oppressive political machine, devised and implemented by an anachronistic military staff.
Thank you, sir, for awakening in me this fiber of compassion, even pity, for young people who deserve to live a better future.
I take here again Boualem Sansal’s words, which I address to the youth imprisoned in Tindouf:
*"Fear is a prison larger than the one where I find myself, and it is harder to break. But I know that one day, the wall will fall. Dictators always end up falling."*
Youth of Tindouf,
You will break the barbed wire, you will cross the checkpoints to return home by the strength of your character and the power of your will. Your country, that of your ancestors, the Kingdom of Morocco, awaits you; the future opens its arms to you; life will smile upon you for eternity, you will taste freedom there, the joy of living, of building yourself and of ensuring a happy future for your children. Your dreams will come true there and your ambitions will be realized. You will be the continuation of your ancestors in a diverse and powerful nation as it has been for centuries. You will help enrich humanity by your knowledge, your creativity, your genius.
You just have to dare.
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Libertés confisquées : El Harrach et Tindouf, deux visages d’une même oppression
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C’est en lisant, ému, la lettre bouleversante de l’écrivain algérien Boualem Sansal, adressée finalement à tous, que l’idée de ces quelques lignes m’est venue. Dans cette lettre, écrite depuis la prison d’El-Harrach, Sansal dénonce avec force la répression politique et l’enfermement arbitraire imposés par le régime algérien. Cette dénonciation m’a rapidement fait penser à la situation tragique de la population enfermée par ce même régime depuis près de cinquante ans dans les camps de Tindouf, en Algérie.
Mes pensées ont vagabondé pêle-mêle entre les zélés qui y sont, comme mon ami de lycée Sadati, porteurs d’une chimère, ceux qui y séjournent sans même savoir pourquoi, ceux qui y ont vieilli, ceux qui y sont enterrés et ceux qui y sont nés. C’est sur ceux-là que ma pensée s’est tout particulièrement arrêtée.
Les camps de Tindouf abritent quelques milliers de jeunes nés en exil, plutôt à découvert là où leurs parents n'ont finalement pas choisi d'être, dans des conditions extrêmement difficiles. Pour beaucoup, ils ne sont même pas originaires des terres convoitées ni porteurs d'une quelconque revendication. Ils dépendent essentiellement de l’aide humanitaire, vivent dans la précarité la plus totale, et voient leur bien-être se détériorer, alors que ceux vivant à quelques encablures bénéficient d’abondance, de confort et de droits. Ils n'ont pas demandé à être là et rêvent, comme tous ceux de leur âge, à une vie meilleure, celle de l’autre côté en est bien une.
Contrairement à une prison classique aux murs visibles, comme celle d’El Harrach, les camps de Tindouf en sont une à ciel ouvert, un espace contraint où ces jeunes sont séquestrés sans jugement, sans perspective de liberté, ni possibilité de retour sur leur terre natale, non par choix volontaire, mais par celui de leurs geôliers.
Point commun entre El Harrach et Tindouf : le jeu sordide d’un régime militaire d’un autre temps.
Cette situation prolongée évoque de façon saisissante la privation de liberté subie par les séquestrés de Tindouf et les prisonniers politiques algériens que Boualem Sansal décrit dans sa lettre. Tous deux incarnent cette même voix étouffée, ce même espoir confisqué par les caprices d’officiers qui n’en portent que le nom, et par un caporalisme qui, depuis 1962, ne cesse de s’inventer des ennemis, d’utiliser la torture, la répression et la privation des droits fondamentaux pour maintenir sa mainmise sur l'un des pays les plus riches du monde. Ce régime a étouffé toute expression démocratique, allant de l’annulation de résultats d’élections jusqu’à l’assassinat spectaculaire, retransmis en direct à la télévision, du président Mohamed Boudiaf, pour faire passer un message de terreur à tout un peuple. Récemment encore, il a réprimé sans gêne les manifestations pacifiques du Hirak et emprisonné ses leaders. Ce régime n’hésite même plus à malmener ses plus fidèles serviteurs. Pêle-mêle, chefs de gouvernement, ministres, hauts dignitaires, hommes d'affaires, généraux et journalistes, même étrangers d’ailleurs, sont l’objet de procès expéditifs où seule la voix de son maître retentit. Ils se retrouvent dans la même prison, la célébrissime El Harrach.
Dans sa lettre, Sansal exprime la douleur physique et morale d’un homme enfermé pour avoir évoqué l'histoire, osé défendre la justice et la dignité. Ses mots portent la voix de tous ceux que le régime cherche à réduire au silence. Cette voix captive trouve un écho douloureux dans le sort des jeunes séquestrés de Tindouf, eux aussi privés de leurs libertés les plus élémentaires et condamnés à une attente interminable dans un environnement désertique, hostile et sans perspective.
Loin d’être une simple analogie, cette comparaison révèle une réalité universelle : qu’elle soit derrière des barreaux ou dans l’immensité inhospitalière du désert, la privation de liberté, l’exil forcé et l’espoir brisé restent les instruments d’une oppression politique implacable. Pour ces jeunes, la « marche à travers un désert sans fin » est à la fois une épreuve physique, marquée par la pauvreté extrême, la chaleur accablante et l’isolement, et une métaphore de leur quête d’identité, de leur rêve de recouvrer leur liberté et de rejoindre la mère patrie.
Au-delà de la dénonciation, dans sa lettre, Sansal lance un appel solennel à la France, qu’il prie de ne pas sacrifier ses valeurs sur l’autel de contingences mercantiles. Le même appel est adressé à la communauté internationale, au nom des jeunes séquestrés de Tindouf, pour que les principes des droits humains ne soient pas sacrifiés sur l’autel des intérêts géopolitiques. Cet appel prend tout son sens face à la situation de cette jeunesse, dont une grande partie n’est même pas originaire du Sahara marocain, mais qui continue d’être enfermée dans une situation d’exil et d’oubli.
Ainsi, derrière deux murs différents, une cellule de prison et des camps de réfugiés non recensés, non reconnus en tant que tel, se cache la même tragédie : celle d’êtres humains réduits à l’attente, à la privation de liberté et à un combat silencieux pour ne pas disparaître. Cette convergence met en lumière l’urgence d’une action humanitaire et politique forte pour mettre fin à ces enfermements, afin que la liberté de penser, de vivre et de décider de son propre destin ne soit plus jamais capturée par une machine politique oppressive, pensée et implémentée à partir d’un état-major anachronique.
Merci, Monsieur, d’avoir réveillé en moi cette fibre de compassion, voire de pitié, pour des jeunes qui méritent de vivre un avenir meilleur.
Je reprends ici ces mots de Boualem Sansal, que j’adresse aux jeunes séquestrés de Tindouf :
« La peur est une prison plus vaste que celle où je me trouve, et elle est plus difficile à briser. Mais je sais qu’un jour, le mur tombera. Les dictateurs finissent toujours par tomber. »
Jeunes de Tindouf,
Vous briserez les barbelés, vous franchirez les check-points pour rentrer chez vous, par la force de votre caractère et la puissance de votre volonté. Votre pays, celui de vos ancêtres, le Royaume du Maroc, vous attend ; l’avenir vous y tend les bras ; la vie vous y sourira pour l’éternité, vous y gouterez à la liberté, à la joie de vivre, de vous construire et d'assurer un avenir heureux à vos enfants. Vos rêves s'y réaliseront et vos ambitions se concrétiseront. Vous y serez le prolongement de vos ancêtres dans une nation diverse et puissante, comme elle le fût des siècles et des siècles durant. Vous y participerez à enrichir l'humanité par votre savoir, votre créativité, votre génie.
Il faut juste oser.
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Libertés confisquées : El Harrach et Tindouf, deux visages d’une même oppression
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Genesis...
5967
I greatly enjoy looking out windows, any windows. Windows have always offered me a picture of life. A picture that constantly changes, a picture that I alone see before it disappears forever. Maybe that is where my taste for the ephemeral comes from. It is my only certainty.
What I am also sure of is that it comes from the fact that as a baby and young child, my mother would place me by the window where I would hold onto a grille. An opportunity to be both inside and outside at the same time and to let her go about her many responsibilities as a housewife. It was a traditional Moroccan grille, typical of ours. Today, I have reused that same grille design on the windows and balconies of my house.
I have in fact remained my mother’s eternal child, no doubt like we all remain so, but probably differently, otherwise, uniquely.
The window is an escape from the cramped space of the house. In fact, all houses are cramped. The house, paradoxically despite its smallness, is a space of freedom, intimacy, and security. It is also a space that distances the horizon and makes it sublime. The window allowed me to raise my head and look far. As far as this window allowed me to see.
The house cultivates the dream; the window waters it.
On the evening my mother passed away, I stood by the window. It seemed to me I heard her voice again speaking from afar to reassure me. My mother loved me very much. She did not say it, but made me feel it through the tone of her voice, her gaze, and a slight smile at the corner of her lips. A smile she had a special secret to. My mother’s smile was genetic. I clearly saw she inherited it from my grandmother—Cherifa Lalla Zhour had the same smile.
My mother was not expansive.
She extended her love to my children later, and I felt it. I was her eldest, her first female experience, her first pains, her first childbirth, the first baby cry to her ears.
I owe my mother much: the sensation of a pencil in hand, the touch of the softness of paper before writing on it, the taste for reading and the pleasure of manual work.
My mother was among the first classes of the modern school in Fès. My maternal grandfather, Si Ahmed Ben Ali, had the wisdom to send her to school against the opinion of people at the time—family, neighbors, and onlookers. She traveled a long distance from Saqaet El Abbassyine to her school. It was in Fès j’did, a neighborhood of great nationalists, intellectuals, artists, and state clerks: Bahnini, Benbouchta, Moulay Ahmed El Alaoui, Ahmed Chajai, and many others. It is the stronghold of Wydad of Fès.
I have many wonderful memories of Saqaet El Abbassyine. From time to time, I go for a walk there to recharge myself. The dilapidation of Bab Riafa, the sad passage by Lalla Ghriba to reach Saqaet El Abbassyine, the continuation by Sidi Hmama to arrive at Qobt Assouk, saddens me every time. So, to soothe my pain and sorrow, I go and sit at Bab Boujloud to enjoy a good glass of tea prepared in a traditional samovar, under the famous mulberry tree.
The magic of Fès is unmatched.
My father, on the other hand, was affection in the absolute. The exemplary man. The man who forged my pride and committed my life to serving the country. Moroccan at heart, attached to the land of his ancestors. Proud to have been an active nationalist against the protectorate. He spoke of his people’s struggle against French soldiers. He kept fresh memories of the fights of Bou Gafer and the brave battle of his people. He was happy to have served his country but also disappointed with the evolution of some things. He said that we were losing our soul with the decline of our attachment to ancestral values; remembered by all the families of old Rabat who still recall him for having treated their children and eased their pains. He passed away certain that Morocco could have done better.
He remained attached to his parents and adored them, attached to his native land that he visited every year, attached to his people to whom he offered land to expand the Sidi Daoud cemetery, his forever village, today swallowed by a soulless Ouarzazate. I am not surprised. My father is a direct descendant of Sidi Daoud, a Sufi Sheikh and great scholar who left many works including the famous *Oumahat Al Wataeq, Al Mountafaa Bih Fi Anawazil*.
My father loved Rabat and its beach. It was there he saw the sea for the first time in his life, coming from the other side of the Great Atlas, which climate change is now altering.
It was at the Rabat beach that he learned to swim.
Today, his grave overlooks that beautiful beach and ocean. His resting place is bathed in the sea air that blows continuously over the hilltop, the final abode of thousands of souls at rest, of lives both rich and less rich, and of memories forever lost. The cemetery tells a lot about the place we give to our dead, and it does not speak well of us.
So, like my brothers and sisters—Jalil, Moughni, Rajae, Atika, Abdelmoutaleb, Elhoussein, Soumaya, I am a kind of accident of nature. A father from Ouarzazate marrying a girl from Fès; that was rare. It was 1950.
The maternity hospital where my lungs filled for the first time with air and where I cried out announcing my coming to life is still there. It was Tuesday, 11:37 am, May 15, 1951. Each time I pass by, something brings me back to memories I have created from my mother's stories. I see again her pride and my father's joy at my birth.
By chance, on the way to bury my mother, and years later my father, we passed along the Almohad wall. The historic maternity hospital of Rabat is just behind. The circle was thus completed.
My mother's name was Lalla Amina Makhloufi and my father’s Ahmed Belhoucine El Ouarzazi. The civil registry attendant gave him the surname Daouda, probably because he was born in Sidi Daoud or simply because that person had been influenced by a stay in sub-Saharan Africa...
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Stray dogs and cats: a growing challenge for public health and urban peace in Morocco...
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The proliferation of stray dogs and cats in the streets raises major challenges for urban quality of life and even more so for public health. As their numbers increase exponentially, the consequences are multiple: noise nuisances, risk of accidents, spread of diseases, and a sense of insecurity for many citizens.
A notable aspect of this issue is the significant difference between the social perception of cats and stray dogs. Cats, often perceived as less aggressive, are generally not considered harmful. They are abundantly fed in public spaces by individuals, sometimes due to so-called religious beliefs. According to some, Muslims should show compassion towards cats, which would explain a certain social tolerance towards them. They thus benefit from some benevolence and are extremely numerous, living and multiplying in public spaces without being disturbed; on the contrary, shelters are often provided to help female cats give birth peacefully.
In contrast, stray dogs do not receive the same treatment. Many people suffer from cynophobia (fear of dogs), a quasi-cultural phenomenon. More often perceived as a threat, especially because of their ability to attack, they are generally criticized. This negative image has been reinforced following several serious incidents in recent years: violent attacks resulting in serious, even fatal injuries have marked public opinion and increased concerns.
The massive presence of these stray animals has direct repercussions on public health. The absence of veterinary control and regular sanitary interventions promotes the spread of diseases transmissible to humans. Stray dogs and cats can carry highly contagious and serious diseases. This issue is even more worrying in dense urban areas where contact between animals and humans is frequent. Children, in particular, are especially vulnerable to bites or scratches, as well as to the infections that may result.
The health risk is therefore extremely concerning, especially since many diseases can be transmitted to humans.
1. Rabies: a deadly viral disease mainly transmitted by the bite or scratch of an infected dog. It remains a major public health problem in several regions despite vaccination campaigns. Nearly 400 cases and 20 deaths are recorded each year. Four recent death cases have been widely reported.
2. Toxoplasmosis: an infection caused by the parasite Toxoplasma gondii, transmitted by contact with contaminated cat feces, notably via litter. Generally mild, it poses a serious risk for pregnant women, potentially causing fetal malformations.
3. Leptospirosis: a bacterial disease transmitted by the urine of infected dogs, which can cause serious infections in humans. Between 2005 and 2017, 372 cases were declared with a mortality rate of 17.7%. 52.2% of cases occurred in urban areas.
4. Leishmaniasis: a serious parasitic disease transmitted by stray dogs, which are reservoirs of this parasite. Nearly 2,000 cases per year.
5. External and internal parasites: fleas, ticks, intestinal worms, which can also infect other animals.
6. Cat scratch disease: caused by the bacterium Bartonella henselae. It causes fever, swollen lymph nodes, and fatigue, especially in children and immunocompromised people.
7. Ringworm: a contagious fungal infection through contact with the fur or environment of infected cats, causing distressing skin lesions.
8. Pasteurellosis: a bacterial infection transmitted by bite or scratch, caused by Pasteurella multocida, which can cause local pain and inflammation.
9. Echinococcosis: a parasitic disease related to intestinal worms developed in cats, which can severely affect the human liver and lungs.
10. Mange and other parasitic infections: transmitted by direct contact with affected stray cats.
Strict sanitary management is therefore necessary, including vaccination, sterilization, and responsible handling of this animal population in urban areas.
Beyond health risks, stray animals cause nuisances in streets and residential neighborhoods. Nocturnal barking disturbs residents' sleep, while droppings in public spaces degrade cleanliness and the image of cities.
Facing this complex situation, several approaches can be considered. It is crucial to develop awareness campaigns to encourage citizens to adopt responsible behaviors, especially regarding food given to stray animals. Special emphasis should be placed on sterilization to control reproduction.
Moreover, implementing integrated public policies combining capture, veterinary care, and relocation of stray animals appears essential. These measures must respect the cultural and religious sensitivities of the country, notably involving religious authorities in creating harmonious responses. A fundamental effort towards creating dedicated spaces—shelters and controlled feeding points—could channel animal presence and reduce conflicts with the population.
Moroccan NGOs published an open letter addressed as a last resort to His Majesty the King on August 3rd, reacting to extermination campaigns led by some local authorities:* "We have exhausted all institutional channels without finding attentive ears among the authorities concerned," *they say, describing the methods used as "cruel,*" contradicting " *the values of compassion promoted by religion and the monarchy." The problem is exacerbated, according to some, by an ineffective public policy and a lack of resources dedicated to capture, sterilization, and care. The cycle of proliferation would continue, reinforcing a difficult-to-reverse spiral. The government denies these accusations and states that it applies the method **"Trap, Neuter, Vaccinate" **(catch, sterilize, vaccinate, and release animals identified by an ear tag in their original territory). It would have allocated 230 million dirhams to this. However, few tagged animals are seen in the streets.
Clearly, this is not just an animal issue but a major public health and urban coexistence challenge that requires a pragmatic and balanced approach, respectful of traditions and sanitary and security needs.
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Stray dogs and cats: a growing challenge for public health and urban peace in Morocco...
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Multidimensional Poverty: Decoding the Oxford Index and the Situation in Morocco
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When poverty is mentioned, it is often thought of as insufficient income. However, poverty encompasses much broader and more complex dimensions such as access to education, health, decent housing, and other basic resources depending on societies and their cultures.
It is on this or a very similar basis that the Multidimensional Poverty Index (MPI) was designed and unveiled in 2010 by the Oxford Poverty and Human Development Initiative (OPHI) at the University of Oxford. The index was adopted during the 20th anniversary of the United Nations Development Programme (UNDP).
But what exactly is multidimensional poverty or the Oxford Index?
*Multidimensional poverty is the simultaneous and synchronous deprivation experienced by individuals across different essential aspects of life. The Oxford Index, or MPI, aims to measure this aspect of poverty based on 10 indicators grouped into three main dimensions: health, in terms of nutrition and child mortality; education, concerning school attendance, years of schooling, and living conditions; namely access to drinking water, electricity, sanitation facilities, quality housing, and essential assets.*
A household is considered poor according to the MPI if its members are deprived in at least 33% of these indicators. The index is calculated using a simple formula:
**MPI = H × A**
where **H** is the proportion of people who are poor and **A** is the average intensity of deprivation among these people.
This approach provides a more nuanced diagnosis than a simple monetary measure of poverty. It allows identifying the exact origin and nature of the deprivations and thus more effectively guides public action.
The introduction of the MPI in Morocco has profoundly renewed the understanding of poverty in the country. Ten years ago, this index stood at 11.9%. Thanks to significant mobilization and targeted policies, this rate has decreased to 6.8% according to the 2024 national census, representing a halving. Translated into numbers of affected people, the rate dropped from 4.5% to 2.5% of Morocco’s current 36 million population.
Despite these notable advances, poverty remains marked by strong regional and social disparities. Deprivations mainly concern education and living conditions such as access to drinking water, decent housing, and medical care. Multidimensional poverty is more concentrated in rural areas, accounting for 72% of the poor, with an alarming rate among rural children estimated at nearly 69%.
In his 26th Throne Speech, His Majesty the King acknowledged the progress made while expressing dissatisfaction and the determination to rapidly correct the situation.
Indeed, Morocco is still behind many other countries that display lower multidimensional poverty rates and have recorded faster declines in the index; some countries have therefore succeeded better. For example, Croatia already had a rate below 0.5% in 2022. China, with 12.5% in 2002, and Turkey, with an index of 8.5% in 2007, have recorded faster decreases and are now among the best-ranked countries. Several countries in Asia and Latin America have also seen significant declines thanks to innovative strategies, ambitious social policies, and sustained international support.
Morocco remains better ranked compared to many Sub-Saharan African countries. Mali had an MPI of 77.7% in 2012 and Burundi 80.8% in 2010. However, Morocco still maintains a significant gap with global leaders and even some developing countries in the Mediterranean and Asia.
To enable the Kingdom to maintain and accelerate its progress, drastic and effective measures requiring genuine political courage and boldness are needed. Several avenues should be considered simultaneously, such as:
- Optimizing investment in education by reducing school dropout, promoting equal access for girls and boys in rural areas, and improving teaching quality and attractiveness through teacher qualification and adapted curricula.
- Seriously addressing the issue of the language of instruction. Moroccans speak a language that is not reflected in schools. Darija is the Moroccan language and should be valorized to create a continuum between everyday life and learning. All education specialists and dedicated international bodies insist on the use of the mother tongue for more efficient learning, at least in the early school years, as seen in all countries successful in education.
- Redefining what illiteracy means in Morocco. Is it still appropriate to consider illiteracy as the inability to master languages that are not used in daily life? The working language and trades that sustain Moroccans and in which all exchange, communicate, and act are not taken into account. This question must be reconsidered in light of scientific evidence, without outdated or unproductive dogma or ideology.
- Accelerating medical coverage and social protection through a faster and less restrictive generalization.
- Encouraging health and education professionals to settle in remote and targeted areas through significant financial incentives and housing.
- Expanding and strengthening basic infrastructure with particular focus on drinking water, electricity, sanitation, and social housing even in rural areas. The issue posed by scattered housing should no longer be a taboo. Some recurring problems simply cannot be solved in certain regions due to the type and location of housing.
- Targeting public efforts territorially through fine planning and priority allocation of appropriate resources to the most vulnerable regions, taking into account the real needs of the populations concerned.
- Developing and refining social safety nets and resilience mechanisms to better protect populations affected by climate change.
By adopting an integrated, territorially targeted approach based on precise MPI data, Morocco can consolidate the gains already made and catch up with the best performers in the region and the world in the near future, given its stability, significant growth rate, diversified and increasingly efficient economy, and, of course, the ingenuity of its people.
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Chiens et chats errants: un défi croissant pour la santé publique et la tranquillité urbaine au Maroc...
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La prolifération des chiens et chats errants dans les rues soulève des défis majeurs en matière de qualité de vie urbaine et plus encore de santé publique. Alors que leur nombre augmente de façon exponentielle, les conséquences sont multiples: nuisances sonores, risques d’accidents, propagation de maladies et sentiment d’insécurité pour de nombreux citoyens.
Un aspect marquant de cette problématique est la différence notable entre la perception sociale des chats et celle des chiens errants. Les chats, souvent perçus comme moins agressifs, ne sont généralement pas considérés comme nuisibles. Ils sont nourris abondamment dans l’espace public par des particuliers, parfois en raison de croyances dites religieuses. Selon certains, le musulman devrait faire preuve de compassion envers les chats, ce qui expliquerait une certaine indulgence sociale à leur égard. Ils bénéficient ainsi d’une certaine bienveillance et sont extrêmement nombreux à vivre et à se multiplier dans l’espace public sans être dérangés, au contraire. Souvent des abris leur sont aménagés pour aider les femelles à mettre bas tranquillement.
En revanche, les chiens errants ne bénéficient pas du même traitement. Nombreuses sont les personnes soufrant de phobie des chiens. Un phénomène quasi culturel. Plus souvent perçus comme une menace, notamment en raison de leur capacité à attaquer, ils sont généralement décriés. Cette image négative s’est renforcée à la suite de plusieurs incidents graves survenus ces dernières années : des attaques violentes ayant entraîné des blessures graves, voire mortelles, ont marqué l’opinion publique et accru les inquiétudes.
La présence massive de ces animaux errants a des répercussions directes sur la santé publique. L’absence de contrôle vétérinaire et d’interventions sanitaires régulières favorise la dissémination de pathologies transmissibles à l’homme. Les chiens et chats errants peuvent être porteurs de maladies contagieuses gravissimes. Cette problématique est encore plus préoccupante dans les zones urbaines denses où les contacts entre animaux et humains sont fréquents. Les enfants, notamment, sont particulièrement vulnérables aux morsures ou griffures, ainsi qu’aux infections qui peuvent en découler.
Le risque sanitaire est donc extrêmement préoccupant d'autant plus que les maladies pouvant être transmises à l'homme sont très nombreuses.
1. La rage : maladie virale mortelle transmise principalement par morsure ou griffure de chien infecté. Elle demeure un problème majeur de santé publique dans plusieurs régions, malgré les campagnes de vaccination. Près de 400 cas et 20 décès sont recensés chaque année. Quatre cas de décès ont été récemment médiatisés.
2. La toxoplasmose : infection due au parasite Toxoplasma gondii, transmise par contact avec les excréments du chat contaminé, notamment via la litière. Généralement bénigne, elle représente un risque sérieux pour les femmes enceintes, pouvant entraîner des malformations chez le fœtus.
3. La leptospirose : maladie bactérienne transmise par l’urine des chiens infectés, pouvant causer des infections graves chez l’humain. Durant la période allant de 2005 à 2017, 372 cas ont été déclaré avec un taux de mortalité à 17.7%. 52.2% des cas en milieu urbain,
4. La leishmaniose : maladie parasitaire grave transmise par les chiens errants, qui sont des réservoirs de ce parasite. Près de 2000 cas par an.
5. Les parasites externes et internes : puces, tiques, vers intestinaux, pouvant également infecter d’autres animaux.
5. La maladie des griffes du chat : causée par la bactérie Bartonella henselae. Elle provoque fièvre, ganglions enflés et fatigue, surtout chez les enfants et les personnes immunodéprimées.
6. La teigne : infection fongique contagieuse par contact avec le pelage ou l’environnement des chats infectés, provoquant des lésions cutanées contraignantes.
7. La pasteurellose : infection bactérienne transmise par morsure ou griffure, causée par Pasteurella multocida, pouvant provoquer douleur et inflammation locale.
8. L’échinococcose : maladie parasitaire liée à des vers intestinaux développés chez les chats, pouvant affecter gravement le foie et les poumons humains.
9. La gale et autres infections parasitaires : transmises par contact direct avec des chats errants atteints.
Une gestion sanitaire stricte est donc nécessaire, incluant vaccination, stérilisation et prise en charge responsable de cette population animale dans les espaces urbains.
Au-delà des risques sanitaires, les animaux errants génèrent des nuisances dans les rues et quartiers résidentiels. Les aboiements nocturnes perturbent le sommeil des habitants, tandis que les déjections dans les espaces publics dégradent la propreté et l’image des villes.
Face à cette situation complexe, plusieurs pistes peuvent être envisagées. Il est crucial de développer des campagnes de sensibilisation pour inciter les citoyens à adopter des comportements responsables, notamment en matière de nourriture donnée aux animaux errants. Un accent particulier doit être mis sur la stérilisation afin de maîtriser la reproduction.
Par ailleurs, la mise en place de politiques publiques intégrées, combinant capture, soins vétérinaires et relogement des animaux errants, apparaît indispensable. Ces mesures doivent respecter les sensibilités culturelles et cultuelles du pays, impliquant notamment les autorités religieuses dans la construction de réponses harmonieuses. Un travail de fond sur la création d’espaces dédiés: refuges et points de nourrissage contrôlés, pourrait permettre de canaliser la présence animale et réduire les conflits avec la population.
Des ONG marocaines on publié le 3 aout courant une lettre ouverte adressée comme dernier recours à Sa Majesté le Roi, en réaction à des campagnes d’extermination menées par certaines autorités locales: *« Nous avons épuisé toutes les voies institutionnelles sans trouver d’oreilles attentives auprès des autorités concernées».* Disent elles, décrivant les méthodes utilisées de «cruelles», en contradiction avec *«les valeurs de compassion promues par la religion et la monarchie»*. Le problème est exacerbé selon certains par une politique publique inefficace et manque de moyens dédiés à la capture, la stérilisation et la prise en charge. Le cycle de prolifération continuerait, renforçant une spirale difficile à inverser. Le gouvernement récuse ces incriminations et dit appliquer la méthode :Trap, Neuter, Vaccinate, C'est à dire attraper, stériliser, vacciner et relâcher les animaux, identifiés par une boucle à l'oreille, dans leur territoire d'origine. Il lui aurait consacré 230 millions de dirhams. On constate peu d'animaux bouclés dans la rue.
A l'évidence, il ne s'agite pas d'une simple problématique animale, mais un enjeu majeur de santé publique et de cohabitation urbaine nécessitant une approche pragmatique équilibrée, respectueuse des traditions, des besoins sanitaires et sécuritaires.
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Pauvreté multidimensionnelle: décryptage de l’indice Oxford et état des lieux au Maroc
556
Evoquer la pauvreté, c'est souvent penser à l’insuffisance de revenus. Pourtant, la pauvreté recouvre des dimensions bien plus larges et complexes comme l'accès à l’éducation, à la santé, au logement décent , et autres ressources basiques en fonction des sociétés et de leurs cultures.
C’est sur cette base ou presque qu’a été conçu et dévoilé en 2010 l’**Indice de Pauvreté Multidimensionnelle** (IPM, ou MPI en anglais) par l’équipe de l’Oxford Poverty and Human Development Initiative (OPHI) de l’Université d’Oxford. L'indice sera adopté lors du 20ème anniversaire du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD),
*Mais qu’est-ce que la pauvreté multidimensionnelle ou l’indice Oxford ?*
La pauvreté multidimensionnelle est la privation simultanée et synchronique subie par les individus dans différents aspects essentiels de l’existence. L’indice Oxford, ou IPM, se veut mesurer cet aspect de pauvreté sur la base de 10 indicateurs, répartis autour de trois dimensions principales. La santé en matière de nutrition et de mortalité infantile; l'éducation en ce qui concerne la scolarisation, les années d’enseignement et les conditions de vie, à savoir l'accès à l’eau potable, à l'électricité, aux commodités sanitaires, à un habitat de qualité, et aux biens essentiels.
Un ménage est considéré comme pauvre selon l’IPM si ses membres sont privés d'un minimum dans au moins 33% de ces indicateurs. L’indice se calcule via une formule toute simple: IPM = H \times A
**H** étant la proportion de personnes pauvres et **A** l’intensité moyenne des privations chez ces personnes.
Cette approche apporte un diagnostic plus fin qu’une simple mesure monétaire de la pauvreté. Elle permet d’identifier l’origine exacte et la nature des privations et donc d’orienter plus efficacement l’action publique.
L’introduction de l’IPM au Maroc a profondément renouvelé la lecture de la pauvreté dans le pays. Il y a dix ans, cet indice était de 11,9%. Grâce à une mobilisation importante et à des politiques ciblées, ce taux est passé à 6,8% selon le recensement national de 2024, soit une réduction de moitié. Traduit en nombre de personnes touchées, le taux serait descendu de 4,5% à 2,5% des 36 millions que sont les marocains aujourd'hui.
Malgré ces avancées notoires, la pauvreté reste marquée par de fortes disparités régionales et sociales. Les privations concernent principalement **l’éducation** et les **conditions de vie** comme l'accès à l’eau potable, à un logement décent, aux soins médicaux. La concentration de la pauvreté multidimensionnelle est davantage marquée en milieu **rural** avec 72% des pauvres avec un taux alarmant chez les enfants ruraux dont le pourcentage serait de près de 69%.
Dans le 26è discours du trône, Sa Majesté le Roi a salué les progrès réalisés tout en exprimant la non satisfaction du souverain et la volonté de redresser rapidement la situation.
En effet, le Maroc reste devancé par de nombreux autres pays qui affichent des taux de pauvreté multidimensionnelle plus faibles et ayant enregistré une baisse plus rapide de l’indice; Certains pays ayant donc mieux réussi. A titre d'exemple, **la **Croatie** enregistrait déjà en 2022 un taux inférieur à 0,5%. Quant à la **Chine** avec 12,5% en 2002, ou la **Turquie** avec un indice de 8,5% en 2007, elles ont enregistré des baisses plus rapides et figurent aujourd'hui parmi les pays les mieux classés. Plusieurs pays d’Asie ou d’Amérique latine ont eux aussi connu une baisse marquée, grâce à des stratégies innovantes, des politiques sociales ambitieuses et un soutien international soutenu.
Le Maroc reste mieux classé tout de même par rapport à nombreux pays africains subsahariens. Le Mali a eu un IPM de 77,7% en 2012 et le Burundi 80,8% en 2010. Mais Le Maroc garde un écart significatif avec les leaders mondiaux et même par rapport à certains pays en voie de développement de la méditerranée et d’Asie.
Pour permettre au Royaume de maintenir et d'accélérer ses progrès, il y a lieu de prendre certaines mesures drastiques et efficaces nécessitant un véritable courage politique et une grande audace. Plusieurs pistes sont à envisager en concomitance, comme:
- **Optimiser l’investissement dans l’éducation,** en réduisant la déperdition scolaire, en promouvant davantage l’égalité d’accès, filles/garçons en zones rurales et en améliorant la qualité de l’enseignement et son attractivité par la qualification des enseignants et des cursus adaptés.
- ** Poser sérieusement la question de la langue d'enseignement **. Les marocains parlent une langue qu'ils ne retrouvent pas à l'école. La Darija est la langue des marocains et devrait être valorisée de façon à créer un continuum entre la vie de tous les jours et l'apprentissage. Tous les spécialistes de l'éducation et les instances internationales dédiées insistent sur l'usage de la langue maternelle pour plus d'efficience de l'apprentissage, ne serait ce que pendant les premières années de l'école et c'est le cas dans tous les pays réussissant en matière d'éducation.
- ** Redéfinir ce qu'est l'analphabétisme au Maroc**. Est ce encore possible de considérer que l'analphabétisme soit le fait de ne pas maitriser des langues non usuelles dans la vie de tous les jours. La langue de travail et des métiers faisant vivre les marocains et dans laquelle tous échangent, communiquent et s'activent, n'étant pas prise en compte. La question doit se penser au vu de ce que dit la science sans dogme ni idéologie désuète et non productive.
- **Accélérer la couverture médicale et la protection sociale,** via une généralisation plus rapide et moins contraignante.
-** Inciter par des avantages financiers conséquents et du logement** les professionnels de santé et ceux de l'enseignement, à s’installer dans les zones reculées et ciblées.
- **Étendre et renforcer les infrastructures de base,** avec un accent particulier sur l’eau potable, l’électricité, l’assainissement et le logement social même en milieu rural. La problématique posée par l'habitat dispersé ne doit plus être un tabou. Certains problèmes récurrents ne peuvent en aucun cas trouver de solutions dans certaines régions à cause du type d'habitat et de sa localisation.
- **Cibler territorialement les efforts publics,** grâce à une planification fine et à une allocation prioritaire de ressources appropriées vers les régions les plus vulnérables, en tenant compte des besoins véritables des populations ciblées.
- **Développer et affiner les filets sociaux et la résilience,** pour mieux protéger les populations touchées par le changement climatique.
En adoptant une approche intégrée et territorialisée, fondée sur les données précises de l’IPM, le Maroc pourra consolider les gains déjà réalisés et rattraper son retard sur les meilleurs élèves de la région et du monde dans un avenir proche au vu de sa stabilité, son taux de croissance conséquent, son économie diversifiée et de plus en plus performante et bien évidement grâce au génie de sa population.
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Moroccan Tourism in 2025: Spectacular Growth but Persistent Challenges
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Moroccan tourism has been experiencing a very favorable phase since 2024. Tourism revenues reached nearly 50 billion dirhams in the first quarter of the current year, confirming a robust recovery after the global health crisis. This upswing is the result of a combination of factors that can be analyzed from several perspectives.
Certainly, the gradual lifting of health restrictions worldwide enabled a massive return of international visitors, particularly Europeans, but also travelers from other regions of the globe. With its unique cultural richness, history, lively medinas, diverse landscapes ranging from the Atlas Mountains to the Atlantic and Mediterranean beaches, sunshine, colors, unparalleled craftsmanship, refined cuisine, and the warmth of Moroccans—their smiles, their ability to quickly connect with others, and their tolerance—the Kingdom has managed to attract clientele seeking authentic and varied experiences. After two difficult years, this strong recovery reflects renewed tourist interest in the destination.
According to the government, the rise of the tourism sector is linked to a strategy and sustained policy of investment in infrastructure: world-class hotels, improved transport networks, airport modernization, and expansion of air routes. These efforts have undoubtedly significantly enhanced the country’s accessibility as well as visitor comfort and security, all now essential elements to remain competitive in a highly competitive international market.
The Kingdom has also heavily invested in its global visibility through well-calibrated promotion campaigns, regular presence at major international trade shows, and strategic partnerships with key tourism players. This well-thought marketing strategy has attracted a diverse clientele, amplifying the effect of a strong national brand.
Developing the tourism offer plays a crucial role in this dynamic. In addition to traditional cultural and seaside getaways that the country is famous for, Morocco is now focusing on growing segments: adventure tourism, desert trekking, extreme sports, ecotourism, national parks, protected areas, and cultural events, international festivals, and exhibitions. This diversification aims to attract different tourist profiles year-round and avoid excessive seasonality.
The exceptional event of the 2022 FIFA World Cup, through the performance of the Moroccan national team and the enthusiastic support of its supporters in the stadium and the streets of Doha, had an amplifying effect on the country’s global visibility and image. This competition put Morocco on the international tourism map, attracting a significant influx of visitors and creating immediate spotlight on its attractions. As a direct result, Morocco exceeded in 2024 its initial target of 17.5 million tourists planned for 2026—a remarkable achievement.
However, without contesting the announced figures, this bright spot should not mask certain challenges. A closer look at the statistics reveals a different reality. A significant portion of recorded tourists, about 50%, are Moroccans residing abroad (MRE), who visit mainly for family reasons rather than tourism linked to government strategies. It should not be overlooked that these same MRE often denounce recurring problems, foremost among them the high cost of air transport with Royal Air Maroc, which is heavily subsidized by public funds. Price gouging in hotels and restaurants, especially in summer, is also widely criticized. These difficulties impact the retention of international visitors as well, as return rates are very low. The fact that operators at all levels impose exorbitant price increases during peak season tarnishes the country’s image and discourages visitors.
Staying in Morocco is abusively expensive for unclear reasons.
Indeed, few tourists return multiple times after their first visit. This raises questions about the quality of the customer experience and the destination’s competitiveness.
Excluding MRE and visitors traveling for professional reasons, the number of foreigners visiting Morocco by deliberate choice is therefore not that high. This calls into question the efficiency of the very large subsidies granted to the sector and, above all, the effectiveness of the promotional campaigns.
The Ministry of Tourism and the National Tourism Office attribute the recorded success to their proactive policy, but the reality shows that this growth largely relies on the emotional attachment of the MRE, a factor less controllable by public authorities.
Will the post-World Cup momentum and the goodwill generated be sustained over the long term?
It is difficult to precisely gauge how much of the upswing is due to the World Cup context and what the real impact of public policies is, especially subsidies and aid allocated to the sector. This impact, however, cannot be ignored.
To maintain the course and ensure sustainable growth of the sector, it is essential that Morocco continues and deepens its efforts: ongoing investments and innovation in the tourism offer. However, the major urgent challenge remains controlling the outrageous costs for visitors. The government’s silence on this issue risks hurting the sector badly. The summer sunshine is too expensive. It is time for the entire industry to stop acting like predators, and for scams and extortion to be forever banned quickly.
Another key challenge is integrating sustainable development policies to preserve natural and cultural resources within the broader framework of inclusive development across all regions of the country. It is also imperative to include citizen awareness and education in this vision. Polluted or neglected beaches and sites, annoying incivility, and inappropriate behaviors are additional challenges to be addressed.
Tourism must remain one of the major engines of Morocco’s economy, generating jobs and wealth while enhancing the country’s international standing.
Still, we shall wait until the end of the campaign to make a final judgment, especially on the trajectory of the numbers and the effectiveness of measures announced in the sector’s development strategy, and above all to draw the necessary lessons.
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Le tourisme marocain en 2025 : une croissance spectaculaire, mais des défis persistants
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Le tourisme marocain traverse une phase très favorable depuis 2024. Les recettes touristiques ont atteint près de 50 milliards de dirhams dès le premier trimestre de l'année en cours, confirmant une reprise robuste après la crise sanitaire mondiale. Cette embellie est le fruit d’une conjonction de facteurs que l’on peut analyser sous plusieurs angles.
Certes, la levée progressive des restrictions sanitaires dans le monde a permis un retour massif des visiteurs internationaux, notamment européens, mais aussi de voyageurs venus d’autres régions du globe. Avec sa richesse culturelle unique, son histoire, ses médinas animées, ses paysages diversifiés allant des montagnes de l’Atlas jusqu’aux plages atlantiques et méditerranéennes, son soleil, ses couleurs et son artisanat inégalable, sa cuisine raffinée et la bonhomie des Marocains, leur sourire, leur capacité à rapidement sympathiser avec l'autre et leur tolérance, le Royaume a su séduire une clientèle en quête d’expériences authentiques et variées. Après deux années difficiles, cette forte reprise reflète bien l’intérêt renouvelé des touristes pour la destination.
Selon le gouvernement, la montée en puissance du secteur touristique est liée à une stratégie, une politique soutenue d’investissement dans les infrastructures : hôtels de classe mondiale, amélioration des réseaux de transport, modernisation des aéroports, développement des lignes aériennes. Ces efforts ont certainement permis d’améliorer considérablement l’accessibilité du pays, ainsi que le confort et la sécurité des visiteurs, éléments désormais incontournables pour rester compétitif sur un marché international très concurrentiel.
Le Royaume a aussi beaucoup investi dans sa visibilité à l’échelle mondiale à travers des campagnes de promotion "bien calibrées", une présence régulière dans les grands salons internationaux, et des partenariats stratégiques avec des acteurs clés du tourisme. Cette stratégie marketing "réfléchie" a permis d’attirer une clientèle diversifiée, amplifiant l’effet d’un « branding » national fort.
Le développement de l’offre touristique joue un rôle crucial dans cette dynamique. En plus des traditionnelles escapades culturelles et balnéaires qui font la renommée du pays, le Maroc mise désormais sur des segments en croissance : tourisme d’aventure, randonnées dans le désert, sports extrêmes, écotourisme, parcs naturels, zones protégées, et événements culturels, festivals internationaux et expositions. Cette diversification est là pour attirer différents profils de touristes toute l’année et éviter la saisonnalité excessive.
L'événement exceptionnel qu'a été la Coupe du Monde de 2022, à travers la prestation de l'équipe nationale marocaine et aussi celle de son public nombreux, dans le stade et dans les rues de Doha, ont eu un effet amplificateur sur la visibilité mondiale et l’image du Royaume. Cette compétition a positionné le pays sur la carte touristique internationale, attirant un afflux important de visiteurs et créant un coup de projecteur immédiat sur ses atouts. Conséquence directe, en 2024, le Maroc a dépassé en 2024 son objectif initial de 17,5 millions de touristes prévus pour 2026. Performance remarquable.
Cependant, sans contester les chiffres annoncés, cette éclaircie ne doit pas masquer certains défis. À approfondir le regard sur les statistiques, la réalité est toute autre. Une part importante des touristes recensés, environ 50%, sont des Marocains Résidant à l’Étranger (MRE), qui visitent le pays principalement pour des raisons familiales, plus que pour un intérêt touristique lié aux stratégies gouvernementales. Il ne faut cependant pas passer sous silence le fait que ces mêmes MRE dénoncent avec ardeur des problèmes récurrents et en premier lieu le coût élevé du transport aérien avec la Royal Air Maroc, pourtant lourdement subventionnée par des deniers publics. La surcharge des prix dans les hôtels et la restauration, surtout l'été, est également dénoncée. Ces difficultés impactent la fidélisation des visiteurs internationaux aussi, l’indice de retour étant très bas. Le fait que les opérateurs, à tous les niveaux, pratiquent outrageusement des augmentations excessives en haute saison, n'est pas loin de ternir l'image du pays et de décourager les visiteurs.
Séjourner au Maroc coûte abusivement cher pour des raisons obscures.
En effet, rares sont les touristes qui reviennent plusieurs fois après une première visite. Ce ci questionne la qualité de l’expérience client et la compétitivité de la destination.
Si l'on excepte les MRE et les visiteurs pour raisons professionnelles, le nombre d'étrangers visitant le Maroc par choix délibéré n'est donc pas si élevé que cela. La question se pose donc quant à l'efficacité des subventions très importantes accordées au secteur et surtout quant l'efficience des campagnes de promotion.
Le Ministère du Tourisme et l’Office National du Tourisme attribuent le succès enregistré à leur politique proactive, mais la réalité montre que cette croissance repose en grande partie sur l’attachement au pays des MRE, un facteur moins contrôlable par les pouvoirs publics.
La dynamique post-Coupe du Monde et le capital sympathie engendré pourront-ils se prolonger durablement ?
Il est difficile de jauger avec précision quelle est la part de la conjoncture Coupe du Monde dans l'embellie et quel est l'impact véritable des politiques publiques, notamment des subventions et aides allouées au secteur. Cet impact ne peut être tout de même ignoré.
Pour maintenir le cap et assurer une croissance pérenne du secteur, il est indispensable que le Maroc poursuive et approfondisse ses efforts : continuité des investissements et innovation dans l’offre touristique. Mais le grand chantier reste tout de même en urgence la maîtrise des coûts délirants pour les visiteurs. Le silence du gouvernement à ce sujet risque de faire très mal. Le soleil de cet été coûte trop cher. Il est temps pour l'ensemble de la filière de ne plus se comporter en prédateur, et que l'arnaque et l'extorsion soient à jamais bannies rapidement.
L'autre chantier reste l'intégration d’une politique de développement durable pour préserver les ressources naturelles et culturelles dans le cadre plus global d'un développement inclusif de toutes les régions du pays. Il est impératif aussi d'inclure la conscientisation du citoyen et l'éducation, dans la vision. Les plages et les sites pollués ou délabrés, l'incivilité incommodante et les comportements gênants sont un autre défi à relever.
Le tourisme se doit de rester l’un des moteurs majeurs de l’économie marocaine, générant emplois et richesses, tout en affirmant le rayonnement du pays sur la scène internationale.
Attendons tout de même la fin de la campagne pour porter un jugement final, notamment sur la trajectoire des chiffres et l'efficacité des mesures annoncées dans la stratégie de développement du secteur et surtout pour tirer les leçons qui s'imposeront.
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Le tourisme marocain en 2025 : une croissance spectaculaire, mais des défis persistants
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A Last Chance: The King of Morocco’s Message to Algeria on the Sahara Issue...
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His Majesty the King's speech, delivered on July 28, 2025, on the occasion of the Throne Day, carries particular significance in a diplomatic context that is admittedly new but has been developing for a long time. The recent circumstances are marked by the tour of Massad Boulos, father of one of Donald Trump’s sons-in-law and special envoy of the President to the region. These circumstances are further highlighted by the remarks before the U.S. Congress of the newly appointed ambassador to Rabat, who is very close to the President. Richard Duke Buchan III did not mince words: the Sahara is Moroccan. He knows the region well, having been ambassador to Spain.
This situation says a lot about the current dynamics of the conflict over the Moroccan Sahara and about Algeria’s troubled stance on this issue.
In his widely followed speech, eagerly awaited and well-reported by Moroccans due to the rarity of His Majesty's words, the King of Morocco emphasizes the repeated "outstretched hand" offered by Rabat. He stresses the brotherhood between the Moroccan and Algerian peoples while underlining the constancy of his position. The goal is to exert moral and diplomatic weight, presenting an image of responsibility and openness while implicitly denouncing Algerian obstruction. This rhetoric effectively offers a way out for Algeria, which is becoming isolated on the international stage. Addressing the Algerian people, His Majesty essentially calls them to witness.
By explicitly highlighting growing support for his proposal, notably recent backing by the United Kingdom and Portugal, His Majesty sends a message with a dual meaning:
*- Morocco enjoys increasing support for its autonomy proposal, which legitimizes its position broadly supported by the West, the Arab world, the majority of African countries, and others;
- At the same time, Algeria is becoming increasingly diplomatically isolated, as confirmed by the awkward silence regarding the Sahara issue in official statements, especially after the American special envoy’s visit.*
The speech disregards the new realities and moves directly to a constructive proposal for dialogue within a fraternal framework.
On the other side, the absence of any mention of Western Sahara in Algerian official statements following Boulos’s meeting with President Tebboune is particularly telling. Added to this is the recent statement by the Lebanese president, made in the presence of Tebboune and his close entourage in the heart of Algerian power. He thanked the Kingdoms of Saudi Arabia and Morocco for their involvement in resolving the political crisis in his country, without a word about the Sahara. The tone of Joseph Aoun’s voice is grating to the aligned guards. Faces are tense.
This reflects either a political unwillingness or inability of Algeria to publicly address this subject under international pressure, except in the presence of marginal countries. There is also an embarrassment or divergence between the regional political reality and Algerian diplomatic communication. The fact that the American special envoy continues his tour, with a clear mission, according to Trump, "to end this artificial conflict," demonstrates international determination to promote a resolution favoring Morocco’s proposal. At least, this can be inferred from Trump’s letter to His Majesty on the occasion of the Throne Day.
Are we nearing a scenario similar to the resolution of the conflict between Rwanda and the DRC?
His Majesty the King’s renewed call can be seen as a last resort, a final offer of appeasement: an opportunity for Algeria to step down from its stubborn stance without losing face, relying on a credible and internationally accepted proposal. Morocco has shown both patience and firmness. The next step now depends on Algeria’s choice.
Unfortunately, instead of an official response, the Algerian authorities have communicated indirectly through media channels, some of whose outrageous remarks are perplexing. They even claim that the King of Morocco eventually threw in the towel in the face of Algeria’s intransigence. The lifeline extended by the King to a languishing regime is perceived as a mere sponge by the very one who needs it.
A pity.
Algeria now faces its contradictions, confronted with a complex constraint. Continuing to support the Polisario means further entrenchment and a risky isolation, both regionally and internationally, with an even greater threat of political weakening internally. The country suffers from an unprecedented economic crisis, limiting, due to a lack of foreign currency, imports that are vital to the economy and the people. Recurring electricity and especially water cuts in several regions add to the difficulties. The dilapidated state of cities is perplexing. Tebboune’s reassuring talks do not lessen the bitterness of the population.
Heeding Morocco’s call would allow Algeria to reposition itself politically without losing face; explicitly refusing dialogue is increasingly costly and diplomatically unsustainable. Algeria risks sinking into a crisis that benefits neither its international credibility nor regional stability, and even less its domestic stability.
The involvement of the American special envoy in the region, the discretion regarding the Sahara case in Algerian communiqués, and the King of Morocco’s speech all point to the same reality: the status quo can no longer continue.
The generous and wise royal appeal is indeed a last chance offered to Algeria to escape the deadlock, avoid international political embarrassment, and preserve some dignity for its leaders.
By opting for dialogue, Algiers would also save face internally, with a population that has been fed a hatred of the Kingdom for five decades and sacrificed for a cause that brought only misery and disappointment.
What does the population feel when it sees mercenaries occupying part of its territory, parading at its expense, pretending to lead a bogus “republic”?
The international context, with major actors clearly engaged for a pragmatic resolution, reduces Algeria’s room for maneuver.
Will Algeria seize this opportunity to redirect its policy, or will it continue a costly and potentially harmful strategy?
In that case, there will be only one loser: Algeria.
The regional and international momentum is accelerating every day in favor of the Moroccan proposal. This is the meaning , and only the meaning, that should be given to the Throne Day speech of the King of Morocco.
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A Last Chance: The King of Morocco’s Message to Algeria on the Sahara Issue...
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Discours du trône de Sa Majesté le Roi: l'Algérie saisira t'elle sa dernière chance pour sauver la face...
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Le discours de Sa Majesté le Roi, prononcé le 28 juillet 2025 à l’occasion de la fête du Trône, revêt une signification particulière dans un contexte diplomatique certes nouveau mais se construisant depuis longtemps déjà. Les circonstances rapprochées sont marquées par la tournée de Massad Boulos, père de l’un des gendres de Donald Trump et envoyé spécial du président dans la région. Elles sont aussi accentuées par les propos devant le Congrès américain de l’ambassadeur nouvellement désigné à Rabat et très proche du président. Richard Duke Buchan III n'y est pas passé par quatre chemins. Le Sahara est marocain. Il connaît bien la région pour avoir été ambassadeur en Espagne.
Cette situation en dit long sur la dynamique actuelle du conflit autour du Sahara marocain et sur la posture en désarroi de l’Algérie face à cet enjeu.
Dans son discours largement suivi et repris par les Marocains, la parole de Sa Majesté étant rare et très attendue, le Roi du Maroc met l’accent sur la « main tendue » répétée par Rabat. Il insiste sur la fraternité entre les peuples marocain et algérien, tout en soulignant la constance de sa position. L’objectif est de peser moralement et diplomatiquement, en donnant une image de responsabilité et d’ouverture, tout en dénonçant implicitement l’obstruction algérienne. Cette rhétorique offre en réalité une porte de sortie à une Algérie isolée sur la scène internationale. S'adressant au peuple algérien, Sa Majesté le prend à témoin en fait.
En valorisant explicitement les soutiens grandissants à sa proposition, notamment ceux récents du Royaume-Uni et du Portugal, Sa Majesté envoie un message à double lecture :
- *Le Maroc bénéficie d’un appui croissant pour sa proposition d’autonomie, ce qui légitime sa position largement soutenue par l’Occident, le monde arabe, ainsi que par la majorité des pays africains et d’autres régions ;*
- *Dans le même temps, l’Algérie se trouve de plus en plus isolée diplomatiquement, comme le confirme le silence gêné autour de la question du Sahara dans les communiqués officiels, notamment après la visite de l’envoyé spécial américain.*
Le discours fait fi de la nouvelle donne et passe directement à une proposition constructive de dialogue dans un cadre fraternel.
De l'autre côté, l’absence de mention du Sahara occidental dans les déclarations officielles algériennes, suite à la rencontre de Boulos avec le président Teboune, est particulièrement lourde de sens. S'ajoute à cela la récente déclaration du président libanais, faite devant Teboune et son entourage rapproché dans le haut lieu du pouvoir algérien. Il remercia les Royaumes d'Arabie Saoudite et du Maroc pour leur implication dans la résolution de la crise politique dans son pays, et pas un mot sur le Sahara. Le timbre de voix de Joseph Aoun fait mal au tympan de la garde alignée. Les visages sont crispés.
Cela reflète une volonté ou une impossibilité politique de l’Algérie à aborder publiquement ce sujet sous la pression internationale, sinon en présence de pays marginaux. Il y a également un embarras ou une divergence entre la réalité politique régionale et la communication diplomatique d’Alger. Le fait que l’envoyé spécial américain poursuive sa tournée, avec pour mission claire, selon Trump, « d’en finir avec ce conflit artificiel », témoigne de la détermination internationale à favoriser une résolution privilégiant la proposition marocaine. En tous cas, on peut le comprendre à la lecture de la lettre de Trump à Sa Majesté à l'occasion de la fête du Trône.
Sommes-nous proches d’un scénario similaire à celui du règlement du conflit entre le Rwanda et la RDC ?
L’appel renouvelé de SM le Roi peut être vu comme un dernier recours, une offre finale d’apaisement : une opportunité pour l’Algérie de sortir de sa posture bornée sans perdre la face, en s’appuyant sur une proposition crédible et acceptée internationalement. Le Maroc a su montrer à la fois sa patience et sa fermeté. La suite dépend désormais du choix algérien.
Malheureusement, au lieu d'une réponse officielle, les autorités d’Alger ont communiqué indirectement par l’intermédiaire de médias dont l’obscénité de certains propos laisse perplexe. Ils vont jusqu'à dire que le Roi du Maroc avait fini par jeter l’éponge devant l’intransigeance de l'Algérie. La bouée de sauvetage tendue par le Roi, à un régime languissant, est perçue comme une éponge par celui-là même qui en a besoin.
Dommage.
L’Algérie est désormais face à ses contradictions, confrontée à une contrainte complexe. Poursuivre le soutien au Polisario signifie l’enlisement et un isolement risqué, tant au plan régional qu’international, avec une menace d’affaiblissement politique encore plus forte en interne. Le pays est en proie à une crise économique sans précédent, limitant, par manque de devises, des importations pourtant vitales à l’économie et au peuple. Les coupures récurrentes d’électricité et surtout d’eau dans plusieurs régions n’arrangent rien. L'état de délabrement des villes laisse perplexe. Les entretiens rassurants de Teboune n’altèrent pas la soif d’une population aigrie.
Saisir l’appel marocain permettrait à Alger de se repositionner politiquement sans perdre la face ; refuser explicitement le dialogue est de plus en plus coûteux et diplomatiquement insoutenable. L’Algérie risque de sombrer dans une crise qui ne profite ni à sa crédibilité internationale, ni à la stabilité régionale, et encore moins à sa stabilité domestique.
L’intervention de l’envoyé spécial américain dans la région, la discrétion sur le dossier du Sahara dans les communiqués algériens, et le discours du Roi du Maroc convergent vers une même réalité : le statu quo ne peut plus durer.
L’appel royal généreux et empreint de sagesse est effectivement une dernière chance offerte à l’Algérie pour sortir de l’impasse, éviter l’embarras politique international et préserver une certaine dignité à ses dirigeants.
En optant pour le dialogue, Alger sauverait également la face en interne, vis-à-vis d’un peuple qui, depuis cinq décennies, a été nourri à la haine du Royaume et sacrifié pour une cause qui ne lui a apporté que misère et désappointement.
Que ressent le peuple quand il voit des mercenaires occuper une partie de son territoire et se pavaner à ses frais, se faisant passer pour les leaders d’une « république » de pacotille.
Le contexte international, avec des acteurs majeurs clairement engagés pour une résolution pragmatique, réduit les marges de manœuvre algériennes.
L’Algérie saura-t-elle profiter de cette opportunité pour réorienter sa politique, ou choisira-t-elle la poursuite d’une stratégie coûteuse et potentiellement délétère ?
Dans ce cas, il n’y aura qu’un seul perdant : l’Algérie.
La dynamique régionale et internationale s’accélère chaque jour un peu plus en faveur de la proposition marocaine. C’est dans ce sens, et uniquement dans ce sens, qu’il faut entendre le discours du Trône du Roi du Maroc, et pas autrement.
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Towards a New Era: The CAA Advocates for Fairness and Representativeness in World Athletics
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At its latest congress held on July 14, 2025, in Abeokuta, Nigeria, the Confederation of African Athletics (CAA) adopted a resolution that could shake up the governance structure of global athletics. At a time when the debate around modernity and representativeness in international sports institutions is intensifying, the CAA proposes major reforms for the organization World Athletics (WA).
**At the heart of the reform: towards fairer governance**
In light of recent developments in global sport and the imperative to ensure transparency and efficiency, the CAA believes it is time to revise the statutes of World Athletics, the global governing body for athletics. The primary goal is to strengthen continental representativeness within the WA Council.
This reform necessarily hinges on key points in the resolution, notably fair representation by continent. The CAA suggests the establishment of a fixed quota of representatives for each continent within the Council. Such a measure would give each region an effective voice, limiting the overrepresentation of continents already firmly entrenched in international decision-making bodies. The CAA also proposes that members of the World Athletics Council be elected by the continental associations themselves, rather than by the global general assembly. According to the CAA, each continental association should directly elect its own representatives. The only exception in the proposed reform concerns the presidency: the position of World Athletics President would remain subject to the traditional election by the WA General Assembly, thereby preserving a form of institutional unity.
The resolution goes further, proposing that for all World Athletics commissions and working groups, the appointment of members should also fall under the authority of continental associations—according to quotas predetermined by WA regulations. This approach aims to ensure genuine diversity in the technical and strategic circles of global athletics.
This represents a new impetus for international sports democracy. The CAA’s initiative aligns with a worldwide movement demanding greater democracy, transparency, and balance in the governance of major sports federations. Several observers consider that such a reform, if supported by other continental associations, could serve as a model for other sports and contribute to a balanced, representative, and inclusive international sports world.
However, the proposal will face multiple challenges in its implementation. Despite its ambitions, the resolution must overcome several hurdles. Obviously, consensus must be reached with the other continental associations. It will also require negotiation with the World Athletics Council, which may fear a loss of influence for certain continents. Finally, the regulatory texts must be adopted within a timetable compatible with the desired institutional evolution.
Carried by the spirit of Abeokuta, the CAA’s proposal could well usher in a new era for athletics. It reaffirms the legitimacy of emerging continents and raises the fundamental question of fairness in international sport. Time will tell if this reform ambition will resonate globally and lead to a profound transformation in the governance of World Athletics.
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Moroccan Women’s Football: When Hope Hits the Glass Ceiling
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For the second consecutive time, the Moroccan women's national football team has been defeated in the final of the African Women's Cup of Nations, despite both tournaments being hosted in Morocco. The second loss seems hard to accept, reigniting deep frustration among fans and sparking heated debates across the country. This defeat, this time against Nigeria following a previous loss to South Africa, highlights complex issues far beyond the playing field.
The start of the final was quite fantastic. The Moroccan national team, displaying a dazzling and effective style of play, found themselves leading 2-0 at halftime against a Nigerian side appearing lost on the pitch, as the Moroccans were skillful and disciplined. Unfortunately, they were caught up later.
The popular enthusiasm generated by the journey of the Atlas Lionesses contrasts sharply with the bitterness of the final defeat. For many observers, this failure is not simply bad luck. Several voices, expert and anonymous alike, offer various explanations that fuel the debate.
The coach’s tactical choices are being questioned. Many believe that the second half against Nigeria revealed a lack of inspiration and responsiveness, hence a lack of competence, notably through late substitutions that failed to dynamically revive the team as the game seemed to slip away from Morocco. Although not solely responsible for the outcome, these technical decisions sparked a wave of criticism regarding bench management and adaptability to the match’s developments.
Among various points raised is the average age of the players, arguably too high at 31. At this age, unless blessed with exceptional physical, technical, and mental qualities, it is difficult to sustain 90 minutes, especially after enduring 120 minutes and penalty shootouts just days earlier. There is also mention of sentimental considerations in the selection of certain players, picked to please others. Further criticism targets the deployment of some players who were not placed in their usual positions. In short, many viewpoints tend to converge on the technical staff’s responsibility.
The issue of physical conditioning is also raised. Several analysts and fans point to insufficient physical preparation, reflected in a drop in intensity and sharpness during key moments of the match. Facing opponents known for their athletic power and their ability to maintain high levels of demand throughout 90 minutes, this deficit proved fatal. In truth, physical conditioning is a long-term process that cannot be meaningfully developed at the national team level due to lack of time. It primarily occurs at clubs that have the players throughout the season. At the national team level, the fitness coach mostly focuses on maintenance.
However, the analysis does not stop at strictly sporting aspects. Throughout the tournament, the feeling of having been wronged by the refereeing was palpable. Some even spoke of "theft" or systemic injustice against Morocco. The controversial penalty, awarded then ultimately canceled for obscure reasons, only confirmed this sentiment. Was a certain number of Nigerian titles guaranteed at all costs?
Social media, acting as a true echo chamber for popular emotions, immediately ignited after the final. Criticism multiplied against the federation and its president. Some internet users accused him of failing to assert Morocco’s authority in its own stadium, while others pointed to management detached from supporters’ expectations, who had been buoyed by recent progress in national women’s football.
A polarization of the debate has since emerged. On one side, a segment of the public, legitimately disappointed, demands accountability and calls for radical changes in team management. They remind that it was the same coach who led the team to victories before losing the Olympic qualification to Zambia on home soil. On the other side, defenders of the current leadership emphasize the progress made, insist on the need for stability, and caution against hasty judgments, citing the impressive record of the Spanish coach. They remind critics that Nigeria holds 10 African titles and has reached a World Cup quarter-final, while Morocco had little clout before.
While the Royal Moroccan Football Federation has succeeded in putting women's football on the continental map—something that barely existed not long ago—the path from dream to achievement remains fraught with obstacles.
It now appears urgent to draw conclusions, both technically and structurally, especially since the tournament will soon be held again in Morocco and, under the new format, will serve as a qualifier for the 2027 World Cup in Brazil. Will the same staff be kept despite everything, with a squad whose average age does not allow for enduring the seven matches of the African Cup and a deep run in the World Cup?
Although premature, it might be wise to quickly assess the strategy of a women’s football program fully funded by the federation to the tune of 1.2 million per team—a very substantial amount compared to other teams in other sports. Are clubs doing their job properly to avoid wasting money for a near-zero return at the national team level?
Priority should be given to improving scouting and physical preparation, expanding the pool of professional players, and raising the standards in Botola (the Moroccan league). At the same time, efforts in communication and dialogue with supporters seem essential to restore trust, ease tensions, and encourage collective mobilization around upcoming challenges.
The reading of His Majesty the King’s message, may God assist him, to the team must be twofold. Yes, the team and staff deserve congratulations for the journey, but the Royal message is also a warning regarding future expectations. And the future includes other football competitions the country is preparing to host.
Moroccan women’s football is at a turning point. Between the merit of past achievements and the need to reach a new level, the challenge remains immense. But sports history is made as much of setbacks as resilience. The key may lie in the ability of those behind this project to transform current frustration into a driving force for the future, so that the hope raised by these bittersweet finals finally turns into accomplished victory.
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Moroccan Women’s Football: When Hope Hits the Glass Ceiling
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